Les registres matricules

Le 17 décembre 2019

Nouvelle incursion dans la généalogie. Ca faisait quelques années que je n’avais pas retrouvé ma vieille lubie d’effectuer quelques recherches sur mes ancêtres. Vérification faite, mon antédiluvien logiciel Heredis – une vieille version de 2011 que je refuse obstinément d’upgrader – fonctionne toujours parfaitement bien. J’ai grâce à lui patiemment constitué deux bases de données : celle de mes ancêtres et cousins plus ou moins éloignés regroupant environ 1500 individus, et une autre base plus exploratoire dans laquelle j’ai mis tous les Pissavy que je n’ai pas encore pu rattacher à ma famille, soit 700 personnages de plus. Car j’ai un vieux rêve complètement irréaliste, celui de rattacher tous les Pissavy à un lointain ancêtre commun, attendu qu’avant le XVIIIème siècle, ils sont tous plus ou moins circonscrits sur un territoire de quelques kilomètres carrés, dans le Cantal, plus précisément dans les paroisses de Marchastel, Condat, Apchon, St-Bonnet-de-Condat, Dienne…
Pissavy est d’ailleurs un dérivé, le nom d’origine était certainement Pissevin. C’est ce patronyme Pissevin que portent certains de mes plus lointains ancêtres connus, initialement un sobriquet désignant un individu qui ne carburait pas à l’eau claire. Depuis on s’est calmé sur la bouteille dans la famille, mais ça n’a donc pas toujours été le cas.

Mon plus vieil ancêtre paternel connu est mon arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père, soit 10 générations. Il se nom Joan (Jean) Pissavy. Cet aïeul a vécu avec son épouse Catherine Chabrier dans le hameau de Laquairie, dans la commune de Marchastel, sur le plateau à côté de Riom-es-Montagnes (15). On le sait grâce au registre paroissial de Marchastel qui a enregistré leur mariage en date du 20 juillet 1702. On est alors sous Louis XIV…

Hier donc, en visitant ma source préférée, le site web des archives départementales du Cantal, je constate que – Yessss ! – les registres matricules ont été numérisés et sont disponibles à la consultation. Les registres matricules sont tenus par l’armée et consignent les fiches de chaque jeune français en âge de combattre depuis le milieu du XIXème siècle. Chaque fiche est créée au moment des vingt ans de l’individu et sera mise à jour pendant toutes les années où il sera mobilisable. Pour un généalogiste, on y trouve certaines données précieuses comme des détails physiques, le domicile, d’éventuelles blessures et décorations militaires… Auparavant, il fallait se rendre aux archives d’Aurillac, et demander à consulter chaque registre, un par année, après avoir préalablement recherché le numéro de matricule de son ancêtre dans une table alphabétique… J’y avais été quelquefois, c’était rigolo au début de compulser ces vieux livres plus que centenaires, mais très long et fastidieux. Maintenant, devant son clavier, on a moins l’impression de tutoyer le passé poussiéreux de nos ancêtres, mais tant pis pour le côté Indiana Jones, c’est tellement plus simple et rapide de visionner des images numérisées depuis la maison.

L’autre soir, j’ai passé quelques heures à éplucher les fiches de mes trois arrière-grands-pères cantaliens – la quatrième est lozérien – qui ont tous combattu durant la première guerre mondiale, et en sont revenus entiers, ou presque. C’est assez émouvant de lire chaque fiche, et de confronter ces éléments factuels au souvenir que ces gens ont laissé d’eux à leurs enfants ou petits-enfants.
Jean Gravegeat, le père de ma grand-mère paternelle – toujours vivante à 95 ans – a eu le destin militaire le plus singulier. Né en 1884, il est donc de la classe 1904. Les autorités militaires ne savaient visiblement pas trop quoi faire de ce petit bonhomme de 1m59, à telle enseigne que le conseil de révision a ajourné sa décision d’affectation par ce seul motif : « Faiblesse ». Et ce, trois années de suite. En 1907, il est malgré tout affecté aux « services auxiliaires », traduisez loin des combats. Sept ans après, en 1914, la guerre éclate, et la commission de réforme d’Aurillac affecte mon aïeul au service armé, en le rattachant étrangement au deuxième régiment de zouaves, unité coloniale d’Afrique du nord. En 1915, Gravegeat est blessé au talon par un éclat d’obus, ce qui le maintint plusieurs mois à l’hôpital militaire et qui lui sauva peut-être la vie, étant donné la mortalité dans ce type d’unités. Sa convalescence terminée, il revient au combat. Et en avril 1917, il est capturé par les allemands, puis interné en Allemagne jusqu’à la fin de la guerre… Il sera rendu à la vie civile en mars 1919. En 1922, il se marie, et en 1924 naît ma grand-mère.

Commentaires

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  1. PICOT Françoise

    le 20 décembre 2019

    Bonjour je vous rappelle à mon bon souvenir. Nous avions déjà été en contact il y a une dizaine d’années pour notre fils Jérémy passionné à l’époque par les jeux vidéos. Vous lui aviez fait visiter votre entreprise à Aurillac !! il a 23 ans maintenant et il est développeur blockchain dans une statup à Clermont Ferrand !! Bref, je vois que vous êtes passionné de généalogie et dans le Cantal bien sûr !! Moi aussi, je gère la page facebook « généalogie Cantal » où vous pouvez nous rejoindre pour continuer vos recherches. Nous sommes présents dans un but de PARTAGE, ENTRAIDE et ECHANGES.
    A bientôt peut-être et bravo pour votre site que je vais lire avec intérêt.
    Françoise PICOT

  2. lightman

    le 20 décembre 2019

    Merci de votre message très sympathique. Comme le temps passe vite ! Ravi d’apprendre que votre fils est bien intégré dans la french tech Clermont. En plus, comme il ne doit pas y avoir 50 startups traitant de la blockchain en Auvergne, je pense savoir de quelle entreprise il s’agit 🙂

    Merci également pour l’info sur la page généalogie, que je vais rejoindre dans l’instant !

  3. Noël L.

    le 25 décembre 2019

    Bonjour, j’ai des Pissavy dans mes aïeux. Une Francçoise Pissavy, mariée en 1826 à un François Chabanon à St Bonnet de Condat. Pour l’instant je n’arrive pas à remonter plus haut. Est-ce que cette Françoise Pissavy vous est connue ? Merci.

  4. lightman

    le 25 décembre 2019

    Noël,

    Elle ne fait pas partie de mes cousins, mais je l’ai effectivement répertoriée dans ma base de données « Pissavy non parents ». Les données que j’ai la concernant sont incomplètes mais si ça peut vous aider :

    Françoise Pissavy serait née le 31/10/1802 à Saint-Bonnet-de-Condat, lieu-dit Artiges
    Décédée le 16/04/1855, même lieu.

    Ses parents :
    PISSAVY Antoine
    °vers 1764
    +25/06/1812 à Saint-Bonnet-de-Condat, lieu-dit Artiges
    marié le 02/10/1786 à Saint-Bonnet-de-Condat avec
    Anne Chabrol
    °vers 1772
    +01/08/1809 à Saint-Bonnet-de-Condat

    Ses grands-parents paternels :
    PISSAVY Jean
    marié à
    BENOIT Marguerite

    J’ai les captures d’écran des actes de mariages de Chabanon-Pissavy en 1826, et de Pissavy-Chabrol en 1786. Si cela peut vous gagner du temps, je vous les envoie par email.

    Sébastien

  5. Christian

    le 31 décembre 2019

    Salut Sébastien, moi aussi en début de mois je suis allé fouiller dans les archives du Nord, j’ai passé deux jours là bas, j’ ai retrouvé la trace de mes Grands Parents que je n’ ai pour ainsi dire pas connu, je n’ ai jamais vu mon Grand Père et je n’ ai que deux souvenirs de ma Grand Mère, morte quand je devais avoir 7 ans. J’ ai pu voir leurs tombes pour la première fois. J’ ai revu leur rue, et leur maison (un petit doute car la rue a été surement renumérotée, et l’ employé du cadastre du village n’ ouvre pas mes mails et les jette directement, mais je vais l’ appeler la semaine prochaine il m’ expliquera pourquoi) . Bonne continuation dans tes recherches et à bientôt. Christian

  6. lightman

    le 3 janvier 2020

    Christian> Bonne chance pour la suite, il faudrait que j’aille faire un tour moi aussi près du nord, plus exactement vers Reims où 3 curés de ma famille ont été nommés, sans parler de quelques morts pour la France à aller voir en Belgique… Personnellement la généalogie m’a fait voir l’histoire sous un autre angle, celui de la vie quotidienne des petites gens, plus que celui des rois et des grandes batailles…