Le mois de la moustache

Le 13 novembre 2019

Promis c’est promis. Est-ce que ça compte aussi lorsque c’est au cours d’une soirée un peu arrosée, le genre de moments légers où l’on prend des engagements qu’on pense sans conséquences, dans l’euphorie de la fête ? J’ai bien peur que oui. Le week-end dernier, je me suis porté spontanément volontaire, avec enthousiasme, pour participer à Movember, vous savez ce mouvement mondial qui réunit des centaines de milliers de garçons – je n’ai pas vu de filles, dommage – qui se laissent pousser la moustache pour sensibiliser le public aux cancers masculins. C’est une bonne action, et c’est également l’occasion de ne pas se prendre au sérieux, en sortant de sa zone de confort. J’ai pris le train en marche avec quelques jours de retard, mais je suis aujourd’hui moustachu, et avec la ferme intention de le rester jusqu’à la fin de ce mois.

J’aimerais bien ressembler à Tom Selleck dans Magnum, qui figure en tête de mon très court classement personnel des moustachus qui ont la classe. Le problème, c’est que le matin quand je me regarde dans la glace, je ressemble surtout à un José Bové partiellement dépoilé lors d’une mise à sac de MacDo qui aurait mal tourné. C’est assez cocasse, et ce n’est pas le moindre mérite de cette opération que de faire rire chaque participant le matin dans sa salle de bain.
A défaut de Tom Selleck, je ressemblerai peut-être à un gaulois, un bon chef arverne, un Vercingétorix héroïque tel qu’on le représente dans les tableaux du XIXème siècle, ou tel que Bartholdi le voyait en sculptant sa statue équestre monumentale, emblème de la place de Jaude à Clermont depuis plus d’un siècle. D’ailleurs vous aurez remarqué que les gaulois sont toujours représentés moustachus ou barbus, tandis que les romains sont toujours à peu près imberbes. Ce qui est historiquement contesté. Mais on a quand même cette image en tête : l’arverne hirsute, et le latin sans poil. Sauf dans le premier album d’Astérix dans lequel le druide Panoramix capturé par les romains, leur faisait boire une lotion capillaire très puissante qui décuplait leur pilosité, ce qui donnait des scènes assez drôles. Dommage que les nouveaux auteurs de la série n’aient pas trouvé un ressort comique aussi efficace, ça aurait évité au dernier tome, La Fille de Vercingétorix, d’être aussi fade.

Je ne vais pas poster des photos de ma moustache à ce stade. Vous comprendrez qu’après seulement une semaine d’attention, l’oeuvre est encore peu aboutie. Mais c’est en bonne voie. Déjà, certains passants que je croise ont l’oeil qui frise en apercevant cette étonnante et éphémère performance pileuse qui va peut-être, finalement, me faire ressembler à Jean Rochefort dans Le Grand Blond avec une Chaussure Noire.

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