Micro-nostalgie
Périodiquement, une petite vague de nostalgie m’envahit et me conduit à me replonger temporairement dans l’ambiance informatique de mon adolescence, c’est à dire m’immerger dans l’univers technophile des années 80, lorsque je bidouillais sur d’antiques machines numériques comme par exemple l’Amstrad CPC 6128. Equipé d’un microprocesseur Zilog Z80 à 4 Mhz et de 128 Ko de mémoire vive, il ferait passer n’importe quel smartphone actuel pour un mainframe. De fabrication anglaise, c’est pourtant en France qu’il connut son plus grand succès avec un million d’exemplaires vendus. C’était colossal à cette époque. Depuis, les rangs des fidèles de l’Amstrad se sont clairsemés, les réduisant à une sorte de secte de quelques centaines d’adeptes qu’on peut retrouver sur les réseaux sociaux ou sur des sites dédiés (cpc-power.com, cpcwiki.eu, amstrad.eu, amstradtoday.com, cpcrulez.fr…) . La machine est depuis longtemps dépassée techniquement mais c’est étonnant de voir que des passionnés continuent à l’utiliser au quotidien pour jouer à de vieux jeux, voire pour en développer de nouveaux, créer des démos, ou bien – et c’est un usage beaucoup plus répandu qu’à mon époque – utiliser le fer à souder pour les customiser. De nouveaux périphériques ont ainsi fait leur apparition, comme ce « Gotek » qui remplace et émule le lecteur de disquettes du 6128 avec un lecteur de cartes mémoires. Ce qui permet de stocker toute la logithèque du CPC sur une seule carte, et de s’épargner la fiabilité aléatoire des disquettes au format trois pouces de plus de 30 ans d’âge… Côté soft, je pense aussi à « SymbOS », un système d’exploitation alternatif pour les ordinateurs 8 bits et donc pour l’Amstrad CPC, il offre une interface graphique fenêtrée et un multitâche préemptif qu’on n’aurait jamais osé imaginer… Me reviennent à l’esprit d’autres fonctionnalités rajoutées comme celle de pouvoir être connecté au net via le Wifi. Et plus récemment, on a même vu ressusciter le magazine culte « Amstrad Cent pour Cent », dont le numéro 50, trente ans après l’extinction du magazine, vient de paraître grâce à d’anciens membres de l’équipe éditoriale accompagnée de passionnés…
Et moi, j’ai rejoué à Gryzor, j’ai réussi à le finir à nouveau 30 ans après. Sans joystick, juste avec les touches fléchées du clavier. Et puis, j’ai recommencé. Et je l’ai fini encore. Deux fois, cinq fois, dix fois… Jusqu’à connaître le jeu par coeur et parvenir à le finir sans perdre la moindre vie. Et alors, seulement là, à cet instant précis, j’ai senti s’apaiser enfin cette bouffée de nostalgie micro-informatique.
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