Marche nordique

Le 29 juillet 2021

Sport à l’essor relativement récent en France, la marche nordique est directement inspirée du ski de fond, dans sa version traditionnelle, où l’on chausse de longs skis étroits calés dans une double trace parallèle (contrairement au skating, pratiqué avec des skis courts, en pas de patineur sur une piste simplement damée). Evidemment, comme le ski de fond a sans doute été le sport que j’ai le plus pratiqué de zéro à douze ans, c’est avec l’oeil du fondeur que j’ai abordé cette activité.
Autant le dire sans ambages, la marche nordique n’est pas une forme de ski de fond estival. On n’a pas cette euphorisante sensation de glisse en silence ou presque, en harmonie avec la nature. Les bâtons de marche écorchent la terre dans un bruit de crayon à papier dont on écrase la mine. Et pourtant, les bâtons sont ici beaucoup moins indispensables qu’en ski. Un randonneur entraîné peut espérer suivre un pratiquant de marche nordique, mais un fondeur ne sera plus que l’ombre de lui-même si on le prive de ses bâtons : s’il n’y a pas de poussée, il n’y a pas de ski de fond.

La gestuelle n’est pas non plus la même qu’en ski de fond. Comme on avance beaucoup moins vite, on plante le bâton plus en arrière du corps dans une amplitude de bras limitée. Et comme on ne glisse pas, le mouvement dure moins longtemps, on est donc obligé d’avoir une fréquence de jambes plus rapide qu’en ski, et on ne peut pas vraiment tendre le bras en arrière pour donner le coup de fouet du skieur de fond. Par conséquent, visuellement le marcheur nordique est beaucoup moins aérien qu’un skieur, moins esthétique aussi. J’ai vérifié dans mon ombre par soleil couchant, mon mouvement ressemblait à celui d’un skieur de fond empêtré dans une neige collante et en faux-plat montant : des mouvements rapides et peu amples, mais un buste plus droit. On n’a pas non plus l’occasion de planter les deux bâtons simultanément, ni de décoller les pieds du sol pour aider la poussée. J’ai pourtant eu souvent envie de le faire lors de cette sortie expérimentale.

Et le cardio ? Si le coeur du skieur est à l’évidence assimilable à celui d’un coureur de fond, les pulsations pouvant monter assez haut même sur du plat, celui du marcheur nordique est celui, plus lent, d’un marcheur rapide. Ce qui permet de discuter avec ses voisins sans jamais être essoufflé – il faut dire que notre circuit du jour était plat.

Le plus surprenant, c’est que même avec tous ces inconvénients, on ressent quand même un peu les sensations du ski de fond. Et ça m’a rappelé quelques réflexes bien enfouis dans ma mémoire. Mon essai a donc été concluant, le nordic walking permet de sortir, c’est un exercice physique complet, pour tout le corps, moins traumatisant que le footing, qui permet de découvrir de nouveaux circuits dans la nature, et de rencontrer de nouvelles personnes. Je vais m’inscrire en septembre. Je sens que ça peut me redonner des envies de neige, les Alpes sont à portée de spatules…

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