La suite

Le 18 mai 2020

J-50
Plus que cinquante jours avant que les balèzes de Visy Déménagement fassent chauffer leurs biscoteaux pour nous translater de 285 kilomètres direction sud-est. Les esprits chagrin observeront que ça ne rentre pas dans la limite des déplacements autorisés en cette période de semi-déconfinement. A vouloir rester dans le périmètre des 100km autorisés, on aurait dû se restreindre à partir au Freycinel, petit hameau de Lozère, situé toujours au sud-est mais à la limite du cercle hectokilométrique. Freycinel et sa petite dizaine d’habitants au milieu des Cévennes. Un vrai trou. Il a même donné son nom à un aven de 27 mètres de profondeur. Sympa pour les spéléos, c’est vrai. Mais trop tard pour changer nos plans. « Alea jacta est ».

Le mois dernier, Maurice Barrier est mort. L’acteur moliérisé avait tourné dans la mini-série Des Grives Aux Loups, adaptée du roman de Claude Michelet. Seulement six épisodes qui avaient passionné ma douzième année. On y racontait « les heurs et malheurs d’une famille paysanne de Corrèze habitant le village de Saint-Libéral depuis la fin 1899 jusqu’aux années 1950, retraçant, entre autres, l’arrivée du modernisme (le chemin de fer, l’électricité) et les guerres. »*
Maurice Barrier tenait le rôle de Jean-Édouard Vialhe, un grand-père paysan bourru, que j’identifiai beaucoup à mon propre aïeul paternel. Il y avait même une certaine ressemblance physique, les yeux bleus en moins et la moustache en plus. J’avais tellement aimé ce récit de la fin de la France rurale, que j’avais emprunté le roman ainsi que sa suite Les Palombes ne Passeront plus, à ma professeure de lettres de 5ème. J’avais dévoré cette histoire, ma première lecture hors de la littérature jeunesse, tout surpris d’être capable de lire un roman d’adultes.
Maurice Barrier a succombé au covid-19, comme si le père Vialhe, encore ancré dans le XIXème, avait été vaincu par le coronavirus de la modernité, à l’instar de cette paysannerie des années 1920 qui fut balayée par la mécanisation puis l’attrait des villes.

Une fois qu’on sera à Aix, si Dieu prête vie à Pancho – notre vaillant Jack Russel Terrier de quinze ans – j’ai envie d’afficher un panneau sur notre portail, avertissant le passant de la présence du molosse. Parce qu’en rentrant d’une excursion à vélo vers Saint-Simon, j’ai lu sur une clôture une inscription banale mais qui m’a fait sourire :
« Chien gentil… mais pas avec tout le monde ».
J’adorerais être un voisin, afin de pouvoir afficher en réponse :
« Chien citoyen mordant tout mollet sans distinction ».
C’est une idée de futur business ça : inventeur de slogans prétendument drôles pour panneaux kitschs en vente à La Foire Fouille. Possibilité d’étendre ensuite le business chez Action et Gifi…

*Source : Wikipedia

Commentaires

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  1. Christian

    le 23 mai 2020

    Salut, apparemment tu es en regle pour ton déménagement : https://www.20minutes.fr/societe/2783695-20200521-deconfinement-nouveaux-motifs-ajoutes-attestation-deplacements-plus-100km

  2. lightman

    le 23 mai 2020

    Ah, voici donc la case à cocher qu’il nous fallait !