Ca fait un mois de confinement. Un mois sans bouger de chez soi. C’est sans aucun doute la première fois que ça m’arrive. Je n’ai pas fait le plein de la voiture depuis début mars, on est restés à la maison, exception faite de quelques micro-déplacements pour les courses, ou le tour du quartier pour se dégourdir les jambes de temps en temps, ou encore deux ou trois allers-retours à la boîte aux lettres pour poster les commandes de Myriam, qui connaissent une petite hausse ces derniers temps.

En fait, on est revenus à une vie du dix-neuvième siècle où les gens naissaient, vivaient et mouraient dans leur village sans avoir guère d’occasions d’en sortir. C’est même pire puisqu’on ne bouge pas de chez soi. Peut-être faut-il remonter au néolithique lorsque les chasseurs-cueilleurs s’étaient sédentarisés ? Et encore, j’imagine que de temps en temps il leur prenait l’envie de voir du pays. N’oublions pas que nous avons été des chasseurs-cueilleurs pendant la plus grande partie de l’histoire de l’humanité. Cette vie de nomades sociables, cette envie d’ailleurs, ce besoin de voir l’autre côté de la colline, sont inscrits dans nos gênes. Lisez ou relisez Yuval Noah Harari et son « Sapiens ». Nul doute qu’un confinement de plusieurs mois laisseraient plus que des traces dans nos vies. Personne n’en parle aujourd’hui, mais on fera un état des lieux probablement dans quelques années avec des psychiatres et des sociologues… Peut-être que lorsqu’on aura pris conscience de toutes les conséquences sociales et médicales induites par une telle mise en coma artificiel de notre vie quotidienne, alors on réfléchira mieux aux mesures préventives, et pas seulement à confiner toute une population, réflexe reptilien de repli sur soi, semblable aux confinements moyenâgeux pour contrer la peste noire.

Ce soir, Macron nous parlera pour la troisième fois en un mois. Il suffit de lire la presse ce matin pour savoir déjà à peu près ce qu’il va nous dire : prolongement du confinement, incitation à le respecter le plus strictement possible, carotte (« vous sauvez des vies en restant chez vous »), et bâton (« si vous ne le faites pas, il y aura un rebond de l’épidémie »). Un mot pour les soignants, bravo aux caissières, merci aux livreurs, félicitations à tous, vive la République et vive la France.
Le problème des masques ne devrait pas être abordé. Ah bon, ce n’est donc pas un sujet de première importance…
C’est à se demander à quoi ça sert que chef de l’état prenne la parole si on sait à l’avance ce qu’il va nous dire. Les technocrates communicants qui conseillent les politiques sont tellement effrayés par les réactions de la population qu’ils n’en finissent pas de sonder l’opinion en lâchant aux journalistes quelques bribes du message présidentiel. Et finalement, on sait tout à l’avance, ce qui contribue à fausser la franchise et la relation directe que les administrés sont en droit d’attendre de leurs élus.

Heureusement, il reste un motif de réjouissance : Disney+, le service de vidéo à la demande de l’oncle Walt, vient d’ouvrir. On l’a testé en visionnant Ratatouille, que Jade n’avait pas vu. Toujours aussi fameux.
Peu de titres sur Disney+ si on compare à d’autres plates-formes comme Netflix ou Youtube. Mais quels titres ! Tous les Disney, les Pixar, les Marvel et les Star Wars, la plupart en exclusivité ! De quoi occuper agréablement les longues journées de confinement.