J'étais ce matin au salon RURALITIC où l'on m'avait demandé d'intervenir pour parler de mon expérience de techno-entrepreneur en zone rurale. Ca m'a fait bizarre de me retrouver derrière le pupitre de la grande salle du Centre de Congrés d'Aurillac. Car la dernière fois que j'avais pris la parole ici, c'était pour célébrer les 10 ans de jeuxvideo.com en 2007. Bizarre également d'arborer une dernière fois un badge jeuxvideo.com.

Sur le fond, on m'a notamment demandé quels avaient été les critères du choix de notre installation à Aurillac. Si l'on se replace dans le contexte de la création de l'entreprise en 1997, ce choix n'avait rien d'évident. Nous étions trois co-fondateurs : un toulousain, un grenoblois, et donc moi à Aurillac. Pour mes associés, il était évident que l'entreprise devait être basée dans un centre économique dynamique : soit Toulouse soit Grenoble. J'ai dû faire preuve de beaucoup de persuasion et de persévérance pour imposer Aurillac.

Ce choix était d'abord affectif pour moi : je ne me voyais pas déménager dans une grande agglomération alors que je me plaisais ici. Deux arguments de poids sont alors venus m'aider à convaincre mes associés.

– On s'est d'abord rendu compte qu'il n'y avait pas d'obstacle majeur à l'implantation d'une entreprise internet à Aurillac. Sans préjuger de l'avenir, nous étions convaincus que notre activité totalement dématérialisée pourrait être réalisée à peu près n'importe où, pourvu que nous ayons une connexion internet.
– Ensuite, au moment où nous avons eu besoin de chercher des locaux, le Village d'Entreprise de Tronquières sortait de terre. Coïncidence heureuse. L'argument fut déterminant.

Comme quoi la décision d'implantation d'une entreprise peut se jouer à peu de choses. Il y a presque toujours une dimension affective, et c'est aussi souvent une question de timing (une opportunité commerciale, ou bien des locaux disponibles au bon moment).