Le coeur de l'Angleterre

Le 1 février 2020

Il n’y a pas de meilleur moment que ce jour 1 après le Brexit pour terminer ma lecture en cours, celle du Coeur de l’Angleterre, roman de l’écrivain anglais à succès Jonathan Coe. L’action se déroule dans les années 2010 au sein d’une famille anglaise de la classe moyenne et ses amis, répartis entre la ville et la campagne, les tories et les travaillistes, les jeunes et les vieux, les intellectuels et les ouvriers, les mondialistes et les nationalistes, les immigrés et les racistes, comme autant de lignes de fractures qui ont cisaillé l’Angleterre entre les Jeux Olympiques de 2012 et sa pitoyable sortie de l’Union Européenne, hier donc.

J’ai mis un peu de temps pour rentrer dans ce roman, une cinquantaine de pages, le temps de me retrouver dans cette foule de personnages très bien dépeints, mais avec un passé issu d’autres romans de l’auteur. Et puis une fois embarqué, on est pris dans les histoires de coeur, de boulot, les faits divers, et les trajectoires de vie des uns et des autres. Avec en toile de fond, un personnel politique cynique qui conduit le pays à un référendum sur le brexit qui aura divisé le pays en deux camps irréconciliables.
Le point d’orgue du bouquin est sans conteste la cérémonie d’ouverture des J.O. , à mon humble avis la plus jubilatoire de toutes les cérémonies d’ouverture que j’ai pu voir à la télé. La présence de héros planétaires tels que James Bond (Daniel Craig), de Mr Bean (Rowan Atkinson), sans oublier sa très gracieuse majesté qui donnait la réplique à 007, ainsi que l’humour so british et leur capacité d’auto-dérision avaient fait beaucoup à l’époque pour décoincer cet événement habituellement très convenu, très suivi mais très ennuyeux.

Jonathan Coe est un écrivain qui est remarquable pas tant par sa plume virtuose que par l’inventivité dont il fait preuve, et qui est ébouriffante. Il passe d’un personnage à l’autre en quelques lignes, et trouve toujours quelque chose d’original à leur faire dire. L’action n’est jamais ni prévisible, ni extravagante : 550 pages addictives qui donnent envie de lire les précédents.

Je ne peux pas terminer cette note sans vous préciser qu’à la lecture du nom de l’auteur, Jonathan Coe, me sont revenues en mémoire de vieilles images d’une de mes idoles de jeunesse, je veux parler de Sebastian Coe, cet athlète britannique fantastique, spécialiste du demi-fond, qui était souvent aux prises avec ses compatriotes Steve Ovett et Steve Cram, et dont j’avais vécu en direct à la télé le titre olympique à Los Angeles en 1984. Malheureusement, il n’est pas de la même famille que l’auteur du roman, c’est dommage ça m’aurait fait une belle conclusion. Je la laisse quand même, et pour les fans d’athlé, voici ce formidable doublé anglais sur 1500m en 84 : cadeau.