La France décline, au sein d'une Europe totalement désindustrialisée, et en est réduite à vivre essentiellement du tourisme, pendant que le dynamisme économique s'est lui fixé sur l'Asie. Les européens,  anglais et autres hollandais, ont déserté nos campagnes devenues trop chères, au profit des chinois. C'est dans ce contexte pessimiste, mais terriblement d'actualité, que se clôt La Carte et le Territoire. Et c'est ce qui m'a incité à lire le Goncourt 2010. Parce que j'en entendais parler, y compris dans des articles de presse économique, il fallait que je sache de quoi retourne cet ouvrage désormais incontournable pour les déclinologues qui souhaitent ajouter une référence littéraire à leurs textes. J'ai du même coup découvert Houellebecq.

La trame du livre est sympathique, et le style m'a plu. Assez journalistique, très simple, parfois presque scientifique. C'est plaisant à lire, très dense, et souvent drôle. Je crois que ça faisait longtemps que je ne n'avais pas autant souri en lisant un bouquin. Et puis, le name dropping tout au long du livre est assez réjouissant. C'est ainsi qu'on voit apparaître au fil du récit Jean-Pierre Pernaut, Julien Lepers, Frédéric Beigbeder, et même Michel Houellebecq lui-même…

Au final, très bonne lecture. Le temps que j'en termine, Houellebecq a d'ailleurs sorti un nouvel ouvrage, ce qui m'a donné l'occasion de l'apercevoir sur Canal+ l'autre soir. Il avait l'air totalement absent, pour ne pas dire drogué, en tout cas complètement asocial. En revanche à l'écrit : éblouissant.