Voici quelques nouvelles de mon challenge. Rappel des épisodes précédents : j’ai décidé de lire La Guerre et la Paix, le roman-fleuve de l’écrivain russe Lev Nikolaïevitch (dit Léon) Tolstoï. Je vous avais averti que devant la taille de l’oeuvre, près de 2000 pages, je considérais que c’était pour moi un véritable Everest.

J’arrive presque à mi-parcours. Plus qu’une centaine de pages avant la fin du tome 1. La pente est raide. Au début, j’avais un bon rythme de près de 100 pages quotidiennes, excité par la nouveauté du sujet, dopé par mes étonnements concernant le quotidien de la bonne société russe extrêmement francophile et francophone, l’enthousiasme des combats de l’armée de Koutouzov contre Napoléon… Et puis, la longueur du roman m’a usé. Je commence à me lasser des très chics soirées de l’aristocratie où le tout Moscou se presse, de l’oisiveté monotone des notables de Pétersbourg, des faits anodins racontés et exagérément détaillés par l’auteur, et des conversations de bals, plates comme un trottoir de rue pour paraphraser Flaubert…

Dès qu’il y a de l’action, c’est pourtant assez prenant – je viens de terminer une description de chasse à courre – mais les intrigues amoureuses un peu mièvres commencent à sérieusement m’ennuyer. Je me rends compte que je suis en train de détester les personnages. Une révolution bolchevique un siècle plus tôt ne serait pas pour me déplaire. Je vais prendre sur moi pour terminer rapidement ce premier livre, puis m’accorderai un répit avec une lecture toute autre, et peut-être lire ensuite le dernier tome en parallèle d’autres bouquins. Le déconfinement, la réouverture des librairies et la parution des premières nouveautés depuis le mois de mars – enfin ! – me donne des envies d’infidélité à Tolstoï…