Je viens de trouver dans ma boîte mail un message d’une marque française de sous-vêtements masculins grand public. Celle-ci me propose de me vendre un kit pour confectionner des « masques anti-projection » en tissu, pour la modique somme de 35 euros, soit près de 40 euros frais de port inclus. On me promet de m’envoyer ainsi du tissu et des élastiques pour que je fabrique moi-même dix masques, à 4 euros l’unité. Rappelons que les masques confectionnés à la main n’ont jamais prouvé scientifiquement d’efficacité. Tout juste peut-on espérer qu’ils soient un peu plus protecteurs que rien du tout. Mais à ce prix-là, je me demande s’il ne vaudrait pas mieux commander directement les slips de la marque et les utiliser en guise de masques. C’est presque le même prix : 12,25€ le lot de 3. Et après tout, aucune étude scientifique ne prouve que les slips sont moins efficaces que des masques artisanaux, et au moins ça évite de laborieux travaux de couture. Une fois la crise sanitaire passée, vous n’aurez plus qu’à reprendre un usage normal de vos slips !

Dans le même temps, si vous vous connectez sur un site chinois bien connu, comme je l’avais déjà mentionné, vous pourrez commander des masques chirurgicaux à 50 centimes d’euros l’unité, frais de port compris (prévoir une bonne dizaine de jours de délai). Et si vous voulez un vrai masque de protection, ne cherchez pas les introuvables FFP2, mais leurs équivalents dans d’autres pays industrialisés, tout aussi valables : le N95 américain, le KN95 chinois ou le FP94 sud-coréen. Il vous en coûtera environ 1,75 euros l’unité. Alors certes, ce sont des masques jetables donc pas très écologiques, mais ce sont surtout des masques efficaces.

Feriez-vous confiance à un chirurgien qui chausserait un masque à pois roses confectionné avec amour par son épouse ? Moi non.
Dans quelques années, quand on regardera avec du recul cette blague sur la confection artisanale de masques, je pense qu’on en rira.