Ce matin chez nous, c’était l’école militaire. Je me suis rendu compte hier que ma fille ne savait pas ce qu’était le défilé du 14 juillet. Branle-bas de combat ce matin, nous étions devant TF1 pour regarder le frénétique Denis Brogniart jouer à la guerre, brushing au vent, treillis noir tout neuf impeccable, à bord d’une barge de débarquement filant à vive allure. A ses côtés, un commando des forces spéciales qui accoste les armes à la main sur l’île du Levant. Et juste après, « sans transition », nous avons pu regarder le défilé sur les Champs Elysées. Explications et réactions sur les tenues, les armes ; tiens c’est Macron ; les véhicules amphibies blindés; Oh ça ce sont les Alphajet de la patrouille de France qui est basée à Salon-de-Provence ; les immenses paquebots volants Atlas, les hélicoptères Tigre, les chars Leclerc, les Awax, les Mirage 2000 et les Rafale ; tiens ça c’est la légion étrangère, ils ont leur propre musique car ils marchent plus lentement, à 88 pas par minute contre 120 pour le reste de l’armée ; tiens regarde les pompiers de Paris ; et ça c’est le 92ème Régiment d’Infanterie de Clermont-Ferrand, c’est là où papa et papi ont fait leur service militaire, moi en 95 et papi en 72, ça date ; quoi, la police municipale défile aussi ? Qu’est-ce qu’ils foutent ici ? A ce compte-là, l’année prochaine ils nous feront défiler un bataillon de vigiles de supermarchés, ou bien les stadiers du Parc des Princes ; plan large sur Brigitte Macron qui semble avoir vieilli un peu, mais elle a toujours son charme et beaucoup de classe avec sa robe plissée bleu ciel, très élégante ; et puis la Marseillaise orchestrée par Berlioz chantée par des jeunes assistés des choeurs de l’armée française : très beau, j’aime qu’on reprenne deux fois le refrain…

L’unité préférée de Jade : la Garde Républicaine, pour les chevaux bien sûr. A la toute fin du défilé, deux selles français ont glissé sur le pavé parisien humide, juste devant la tribune présidentielle, tombant et entraînant avec eux leur cavalier. Sous le regard interrogateur puis soucieux de Brigitte et son chef des armées de mari. Plus de peur que de mal, ça fera un souvenir aux deux soldats qui n’ont pas fini de se faire charrier par leurs collègues.