Le stress des étudiants
C’était un soir sur C8, je suis tombé l’espace de quelques minutes à peine sur une émission présentée par Eric Naulleau. Le sujet, encore peu traité : la détresse psychologique actuelle des étudiants. Les débats avaient l’air intéressants, avec une étudiante montpellieraine qui confiait avec émotion vivre désormais sous anxiolytique. Un psychiatre présentait de façon concise les trois raisons pour lesquelles les étudiants sont en souffrance actuellement :
1) Impossibilité de se projeter
2) Impossibilité d’être en sécurité
3) Impossibilité d’être valorisé
On y ajoutera évidemment la réduction drastique des contacts humains… Mais les trois raisons avancées par ce psychiatre m’ont paru particulièrement éclairantes non seulement pour les étudiants, mais aussi pour les français, nombreux, qui sont en situation de stress, d’anxiété durable voire de dépression.
L’impossibilité de se projeter. Dans notre monde très prévisible de l’immédiateté, de l’information en continu, du commentaire du commentaire de l’actualité la plus dérisoire fût-elle créée de toutes pièces, de l’assouvissement instantané du moindre désir, le passage pour une durée indéterminée dans un monde d’incertitude est un choc violent. Où serons-nous dans 1 an, dans 2 ans ? Porterons-nous toujours des masques ? Serons-nous reconfinés dans 15 jours ? Le vaccin sera-t-il efficace ? Pourrons-nous mener les projets dont nous rêvons ?
Etre en sécurité, c’est un besoin essentiel qui est en bas de la pyramide de Maslow. Le covid met a mal ce besoin vital. Or, les media accentuent cette impression que nous vivons dans un monde dangereux, et que le danger c’est l’autre (celui qui est peut-être contaminé), suscitant un climat très anxiogène, particulièrement pour les plus angoissés d’entre nous qui passent beaucoup de temps sur leurs écrans. Et si vous lisez ceci, vous en êtes peut-être.
L’impossibilité d’être valorisé est liée à l’impossibilité de bâtir quelque chose, de construire un projet qui nous valorise, qui favorise l’estime de soi.
Alors, ma solution, très imparfaite, qui reste encore pour moi un objectif à atteindre, c’est de vivre malgré tout.
– Se projeter quand même, jeter les bases d’un projet que l’on pourrait commencer à bâtir dès maintenant même s’il sera peut-être ruiné dans 6 mois par de nouvelles mesures sanitaires
– Ne pas trop regarder les écrans pour ne pas subir ce monde anxiogène que créent conjointement le covid et les media. Alternativement, prendre l’air longuement, lire, écouter de la musique, essayer de voir des gens parce que ça fait du bien, tout en respectant scrupuleusement les principes de prudence prônés par les instances médicales. Et puis, méditer régulièrement avec Petit Bambou.
– L’impossibilité d’être valorisé est plus difficile à contrecarrer, surtout en absence d’interactions avec les autres. Aussi faut-il probablement l’accepter pour un temps, se contenter de l’oeil bienveillant de ses proches, c’est déjà beaucoup.
PS : pour ceux qui suivent : ma psychologue n’a malheureusement pas de divan jaune !
Françoise Pissavy
le 24 janvier 2021Stress des étudiants ok pourquoi alors certains ne se soucient pas des mesures sanitaires préconisées et finalement créent des contaminations qui ne font pas reculer le virus!