Question de rythme... de vie
De nos jours tout va plus vite. Les français du début du XIXème siècle vivaient peu ou prou au même rythme que nos ancêtres les gaulois. Se déplaçant lentement, en marchant, ou au mieux à la vitesse d’un cheval au galop. Leurs vies de paysans étaient rythmées par le soleil et le défilement lent des saisons. On ne se pressait guère que pour appeler le docteur ou pour rentrer les foins avant qu’il pleuve…
Deux siècles après, tout va plus vite : on roule en voiture, en TGV, en avion. On doit respecter des horaires précis consignés dans un agenda. Toujours plus vite : depuis 10 ans, internet et la téléphonie mobile ont, encore, considérablement accéléré nos vies. Auparavant, on envoyait un courrier et on attendait la réponse sous 10 jours. Maintenant on attend quelques heures la réponse à un mail, tout au plus. Les plus fébriles, attendant le doigt rivé sur la touche F5 pour ne pas rater la seconde fatidique où arrivera le message ! Tenez, hier par exemple, j’ai reçu un mail de stagiaire qui me faisait remarquer qu’il m’avait écrit la veille au soir (!) et que je ne lui avais toujours pas donné de réponse une vingtaine d’heures plus tard (sous entendu "qu’est-ce tu fous gros branleur ?" 🙂
La téléphonie mobile nous oblige à répondre plus vite encore aux sollicitations : au mieux il faut répondre avant la quatrième sonnerie, synonyme de répondeur. Au pire, il faut rappeler dans la demi-heure qui suit le message laissé par votre interlocuteur, histoire de ne pas passer pour un je-m’en-foutiste…
Tout va de plus en plus vite, regardez : même notre chef de l’état a pris le rythme : fini ce vieux lourdaud de Chirac, héritier du lent rythme gaulien ! Maintenant notre président s’est mis à la mesure de nos vies toujours plus pressées : speed/stress/asap : autant de mots inconnus il y a 20 ans. Vive le progrès ! 🙂
Et pourtant, il faut se rendre à l’évidence, il faut toujours autant de temps pour lire un livre, toujours autant de temps pour apprécier une oeuvre d’art, pour rêver la tête dans les étoiles, pour réfléchir et discuter avec des amis, pour s’émerveiller des splendeurs de la nature, pour découvrir et aimer, bref pour vivre… Alors, comme le disait un de mes vieux profs de maths* : hâtez-vous lentement !
* citation tronquée empruntée à Boileau










Kynes
le 13 novembre 2007« Se hâter lentement », j’aime bien cette expression.
Cela peut s’appliquer aussi au travail, car le maitre mot pour moi est : « anticipation » cela permet de prendre du recul sur les problématiques et pouvoir analyser au mieux les projets.
Il faut du temps pour devenir un « Jedi », les stagiaires ou étudiants fraichement sortis de grandes écoles n’ont pas l’expérience nécessaire pour rivaliser avec les vieux passionnés d’informatique que nous sommes.
Il y aurait peut être matière à faire une étude sociologique sur ce thème.
Bien le bonsoir à tous.
DBardel
le 14 novembre 2007C’est probablement pour toutes ces raisons que je n’ai pas de portable, ou du moins qu’il est toujours éteint. Aller plus vite, ce n’est pas gagner du temps. C’est trop souvent céder à la précipitation, prendre des décisions hâtives, faire des choix irréfléchis. Il existe bon nombre d’expressions populaires dont l’on ne connaît plus le sens, et auxquelles on colle (trop vite, comme d’habitude) l’étiquette « cliché » : il faut laisser le temps au temps, Paris ne s’est pas fait en un jour, il ne faut pas aller plus vite que la musique…
Oui, mais on a oublié. Et on s’étonne de devoir sans cesse faire face à d’innombrables dysfonctionnements, de constater que le travail est mal fait, qu’un rapport est truffé d’erreurs… Alors on se précipite pour corriger, réparer. Et finalement, on n’est pas allé plus vite.
Et si tu n’as pas répondu à ce commentaire demain à midi, je vais croire que tu as oublié qui j’étais ! 😉
DB_de_passage…
Lightman
le 14 novembre 2007Kynes> Oui, bien souvent l’expérience permet d’éviter la précipitation (ça je ne l’aurais pas écrit il y a quelques années, lol :-).
Même si c’est aussi parfois rafraîchissant d’avoir des stagiaires et des jeunes recrues, car leur vision simple et presque naïve permet parfois de remettre en question la façon dont on bosse depuis plusieurs années.
Dbardel> Complètement d’accord avec ton second paragraphe ! Qui rejoint une autre idée reliée au monde pressé dans lequel nous vivons : la société du tout-jetable (si ça marche pas, c’est pas grave, on jette et on recommence).
Ca va là le temps de réponse ? 😉
captain;-)
le 16 novembre 2007Les commentaires ci-dessus me rassurent …
En effet, cela fait plaisir de voir que certaines personnes savent prendre du recul face à l’acceleration du temps…..
Par exemple, mis a part pour des cas d’urgences extremes, avoir un malaise en plein milieu du plateau de millevache en ramassant les champignons, le portable n’a aucune utilite pour moi!!!!!et donc, j’ai choisi de ne pas m’en munir au risque de rester dans une foret non loin des monedieres.
Concernant la rapidite du temps actuellement…
Il est bien sur agreable d’avoir une certaine communication permanente via internet ou portable… mais quand on voit le prix des forfaits et l’utilisation d’un portable (« allo cherie, je suis a carrefour , je prends quelles pates? les rondes ou les carrees?…. »), on peut penser que nos commerciaux du mobile sont extremement performants pour avoir « converti au temps rapide » l’ensemble des populations modernes…
Enfin, quand je vois le rythme de vie en correze et à Paris, il semblerait que la rapidite du temps ne soit pas la meme pour tout les francais!!!!!
Alka-Seltzer
le 17 novembre 2007Ca me rappelle une chanson ….
« Le temps qui court »
Chamfort avait donc raison lol