Mieux connaître les auvergnats de Paris
Les auvergnats de Paris. Je pense à ces paysans du XIXème siècle montés à Paris pour ne plus se contenter de survivre au pays, ces bourreaux de travail qui ont accepté tous les boulots que ne voulaient plus exercer les parisiens, et plus particulièrement ceux de porteurs d'eau, puis de vendeurs de charbon (charbonniers/charbougnats qui a donné le sobriquet alors péjoratif de bougnats). Depuis, les auvergnats de Paris et leurs descendants se sont habilement reconvertis dans les brasseries. Avec succès, et même succès éclatant pour certains d'entre eux. Aujourd'hui encore, la grande majorité des brasseries parisiennes sont détenues par des auvergnats ; terme à prendre dans son acception large, à savoir les habitants originaires du Massif Central.
Vu d'Auvergne, ce phénomène historique suscite souvent la fierté, la curiosité. Cependant, dans les milieux économiques - cantaliens en particulier – on regrette souvent que les cantalous de Paris se soucient peu de l'économie cantalienne, et seraient insensibles aux sollicitations émises par les entreprises ou les institutionnels du pays… D'un autre côté, pour avoir discuté parfois avec certains parisiens, j'ai entendu dire que nous n'étions pas assez réceptifs aux propositions parisiennes, ou pas assez entreprenants…
Cette préoccupation en mémoire, j'ai donc lu ce livre de Raymond Trébuchon, qui a dirigé la Ligue Auvergnate pendant 30 ans. J'espérais en apprendre plus sur le fonctionnement des amicales parisiennes et leurs fédérations. Et puis aussi parce que j'aimerais bien avoir quelques idées pour attirer quelques membres parisiens pour CantalBA…
Ce livre en forme d'autobiographie m'a intéressé quoiqu'en matière de relations économiques avec le pays, il faut reconnaître qu'il est assez pauvre. Mais j'ai noté que c'est une voie qui pourrait prendre de l'importance à l'avenir au sein des fédérations, et de la Ligue Auvergnate en particulier (p.119 et extrait ci-contre). Tous les espoirs sont donc permis, dans la mesure où nous partageons avec les cantalous expatriés un amour immodéré du pays qui devrait normalement nous permettre de nous aligner sur des projets communs.
Tant que j'y suis, sur le même sujet, je vous conseille le Complément d'Enquête diffusé il y a quelques semaines et intitulé Les frères Costes, une fortune aveyronnaise.
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