Citizen Game

Le 28 novembre 2006

Un nouveau bouquin français sur l’industrie des jeux vidéo, ça n’arrive pas si souvent ! Voici la biographie de Nicolas Gaume, jeune entrepreneur qui a créé un studio de jeux vidéo en 1990 et l’a fait grossir, grossir jusqu’à une cotation en bourse pendant la bulle internet, ce qui a malheureusement été fatal à l’entreprise. Ce bouquin c’est donc aussi l’histoire de cette boîte bordelaise, j’ai nommé feu Kalisto…
Kalisto a déposé son bilan en 2002, et en lisant ce bouquin, j’ai pu constater que, même étant du secteur, je connaissais très mal cette boîte, dont je n’avais qu’un regard extérieur. Un regard formé par les jeux de Kalisto (Dark Earth : une belle réussite, mais aussi quelques navets surtout sur la fin…), des articles de la presse financière (tantôt exagérément flatteurs tantôt exagérément critiques), ou par l’excentrique et attachante attachée de presse de Kalisto que nous avions l’habitude de cotoyer régulièrement.
Je n’ai pourtant jamais rencontré Nicolas Gaume ; un ami commun devait me le présenter en 2000 mais ça ne s’est pas fait…

J’ai en tout cas adoré lire cette histoire car évidemment elle me parle. Je me sens proche de ce jeune bordelais qui a fait de sa passion des jeux vidéo son métier, puis a peu à peu monté un studio de développement en partant de pas grand chose… Presque à chaque page de ce livre, surtout dans la première moitié de l’ouvrage, je retrouve des références communes, des expériences similaires, le même enthousiasme et la même passion. Comme moi Nicolas a débuté sa passion vidéoludique sur micro-ordinateur dans les années 80, il fréquentait les mêmes serveurs minitel de passionnés, a surement fourré son nez dans les mêmes démo party, les mêmes serveurs RTC, etc…

Bref, ce livre m’a touché tout autant qu’il m’a passionné. Si comme moi vous avez la trentaine et que vous avez été un gamer-bidouilleur dans votre jeunesse, vous adorerez ce bouquin. Et merci à son auteur de nous avoir fait partager cette histoire tour à tour enthousiasmante et tragique.
Commander Citizen Game

Commentaires

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  1. [PM3]

    le 28 novembre 2006

    Attention traduction :
    Citizen = Citoyen , c’est simple .
    Jeu citoyen . =)

  2. Lightman

    le 28 novembre 2006

    [PM3]> Je ne pense pas que la traduction littérale te donne un indice sur le livre. Je crois qu’il faut plutôt voir dans le titre une allusion au film Citizen Kane d’Orson Welles :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Citizen_Kane

  3. jdo

    le 29 novembre 2006

    Tiens, pour info, tu trainais sur quels sites minitel a la « grande époque » ?

  4. Lightman

    le 29 novembre 2006

    jdo> Essentiellement sur R-TEL, également Teaser, un peu sur Chez ou ponctuellement quelques autres serveurs dont j’ai perdu le nom. Puis le serveur RTC Eden, tenu par un certain « Tchi ».
    Mais ma « base », c’était R-TEL, avec tout d’abord les rubriques Amstrad au début puis Amiga par la suite (l’ancêtre des forums internet)… J’allais aussi, avec mon groupe de demomakers, sur quelques serveurs en 3613 en utilisant des failles de sécurité de serveurs de grosses boîtes pour payer moins cher de communication, mais bon il y a prescription 🙂
    C’est sur R-TEL et Teaser que j’ai rencontré deux personnes qui devinrent mes associés : François Claustres, étudiant-thésard en économie à Grenoble, et un jeune lycéen brillant de la région toulousaine : Jérôme Stolfo, qui est toujours le webmaster de jeuxvideo.com.

  5. Lightman

    le 29 novembre 2006

    J’suis en train de remarquer que je me rappelle même du code pour entrer sur R-TEL en 3614, alors que parfois j’ai du mal à me rappeler du code pour entrer dans le bâtiment de jeuxvideo.com ! 🙂
    135060318*rtel1
    Comme quoi, la mémoire est sélective 🙂

  6. François

    le 29 novembre 2006

    Je te confirme que Nicolas est quelqu’un de très sympathique, puisque j’ai eu le plaisir de le rencontrer l’année dernière chez Lagardère… Un grand monsieur, au propre comme au figuré! 🙂
    Au fait, à quand le bouquin sur la saga de JeuxVideo.com? Pour les dix ans? 😉

  7. Louis van Proosdij

    le 29 novembre 2006

    Même parcours… RTEL, SM1, les accès 3613…. les BBS en RTC… tout ça :o) Que du bonheur.
    Le livre ne Nicolas est touchant, sincère, honnête. Il met le doigt avec lucidité sur les pièges dans lesquels il est tombé. Son livre résume aussi toute la passion d’une génération. A lire.
    Et je confirme, même si par le passé nous avons eu des différents, Nicolas Gaume est un homme aux grandes qualités humaines et riche de valeurs fortes.

  8. Julien

    le 29 novembre 2006

    et par rapport au Kelbook ?

  9. Lightman

    le 29 novembre 2006

    Julien> Voilà une question intéressante.
    Entre ce livre et le Kelbook, et plus globalement entre l’aventure Kalisto et l’aventure Kelkoo, je vois deux différences principales :
    1) Citizen Game est écrit par son acteur principal, alors que le Kelbook est écrit par des observateurs qui ont plus de recul sur l’aventure entrepreneuriale. Ceci a des avantages : on a une meilleure perception des sentiments de Nicolas Gaume que de ceux de Pierre Chapaz dans le Kelbook. Du coup, le récit me semble plus proche de quelque chose d’affectif, alors que le Kelbook est plus basé sur les faits, dans un style très journalistique finalement.
    Mais ça peut avoir aussi un inconvénient. J’ai ainsi regretté dans le livre de Nicolas Gaume qu’on ne parle jamais de chiffres. En tant qu’entrepreneur, je suis resté sur ma faim à ce niveau : combien Nicolas a-t-il vendu à Mindscape ? Combien a-t-il racheté ? Combien ça coûte un développement de jeu chez Kalisto, etc…
    De la même façon, certains noms ont été modifiés, certainement afin de parer toute procédure judiciaire. Moi j’aurais bien aimé savoir quel est le vrai nom du salopard prénommé « Cristobal Marin » de la société « Digiroots » qui a volé des sons et même un jeu entier à Atreid Concept tout en niant les faits… Remarquez que sur cette dernière question, j’ai ma petite idée : après tout les salopards dans le petit monde du jeu vidéo, il n’y en a pas tant que ça. Et quand on les croise une fois, on s’en souvient 🙂
    2) L’aventure Kelkoo diffère grandement de l’aventure Kelkoo, pas seulement parce qu’une histoire se termine bien et l’autre mal, ni parce qu’il y a quelques lettres de différences entre les deux noms… Pour ma part, je me sens plus proche de l’aventure Kalisto, qui a démarré avec une bande de gars passionnés qui ont monté leur affaire pas à pas, construisant jeu après jeu, avec des équipes qui étaient pour la plupart sans trop d’expérience…
    Kelkoo avait tout de suite levé des millions d’euros et avait pour but de conquérir l’Europe. Pierre Chapaz était auparavant un des dirigeants d’IBM Europe, et il a plus de deux fois l’âge de Nicolas au moment où chacun démarre son entreprise. Le but de Kelkoo est dès le départ de faire du business, ce n’est pas véritablement la passion qui guide les auteurs de Kelkoo (peut-être la passion entrepreneuriale mais clairement pas la passion artistique et industrielle de création).
    Et c’est finalement peut-être ça qui a coulé Kalisto et qui a fait de Kelkoo un succès. Nicolas Gaume pensait qu’une boîte marche bien tant qu’elle fait des bons produits, alors que Pierre Chapaz savait qu’une boîte qui veut être leader doit se développer plus vite que les autres, proposer une rupture technologique et avoir plus de moyens financers. L’équipe de direction de Kelkoo est très expérimentée et très bien entourée, alors que chez Kalisto la jeunesse de l’équipe de direction a été sans nul doute un handicap…
    Voilà, j’ai pris du plaisir à lire les deux bouquins, mais ce n’est pas le même type d’ouvrage. Le Kelbook plus sérieux et plus objectif, Citizen Game plus affectif.

  10. Lightman

    le 29 novembre 2006

    François> Raah pour le bouquin, il semblerait que notre auteur en herbe se soit découragé ! Peut-être pour les 20 ans 🙂

  11. Louis van Proosdij

    le 1 décembre 2006

    Le Kelbook est un excellent livre pro. Le livre de Nicolas est une autobiographie. J’ai dévoré les deux, pas pour les même raisons.
    Le Kelbook passionne des créateurs d’entreprises (en herbe ou confirmés), des étudiants orientés business, les professionnels du secteur.
    Citizen Game intéressera les gens du milieu du jeu vidéo, les passionnés rêvant de monter leur propre studio, les étudiants avec des fourmis dans les pieds devant leur PC.