Cas d'école : exemple de communication contre-productive

Le 21 décembre 2016

J'ai reçu aujourd'hui le magazine du Conseil Départemental. Pour la deuxième fois consécutive,  il est affublé d'une couverture négative (la verte à droite). C'est quand même incroyable d'envoyer à tous les foyers le message "Dessiner MALGRE TOUT le Cantal de demain". Le numéro précédent, c'était encore pire avec un message textuel qui ressemblait à un tract d'une section locale de la CGT (à gauche de l'image).

Est-ce que les gens qui conçoivent ces couvertures se rendent bien compte de l'impact extrêmement négatif que ce genre de communication peut avoir sur les habitants, sur les entreprises, et même sur les touristes qui viennent passer les vacances de Noël en famille ? Est-ce que vous pensez que ça va leur donner confiance en ce territoire ? Est-ce que ça va leur donner envie d'investir ici et de se lancer dans des projets ? Je suis d'accord pour ne pas occulter les difficultés, mais les mettre en exergue en couverture est très démobilisant pour l'ensemble des lecteurs qui n'ont pas besoin de ça !

Si on fait le rapprochement avec le monde de l'entreprise, que dirait-on d'un manager qui serait défaitiste ? Est-ce que les gens ont envie de suivre un chef démobilisé ? Imagine-t-on Napoléon au pont d'Arcole déclarer "Les gars, j'ai une mauvaise nouvelle, les autrichiens sont plus nombreux que nous, on va tous mourir." Un peu de courage, et d'énergie, de volontarisme ! Donnez-nous envie de nous battre pour ce territoire plutôt que de nous faire du Jean-Claude Dusse : 

Commentaires

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  1. FM

    le 22 décembre 2016

    Cantal avenir est un tract politique. Vous répondez à ce jeu en utilisant les mêmes ficelles.
    Taper sur la tête d’un syndicat c’est un peu facile mais bon, après tout c’est une opinion. Par contre, comparer le management d’une équipe à une bataille napoléonienne, heu… franchement…
    Pour résumer : je vais aller me faire tuer pour mon pays même si la cause est vaine : franchement, si le Cantal c’est ça, je crois que je vais demander ma mutation !

  2. Lightman

    le 22 décembre 2016

    L’un des best sellers des managers est l’art de la guerre de Sun Tzu. Il y a beaucoup à retirer de la stratégie militaire, à condition d’être capable d’interprêter un minimum et de ne pas prendre tout cela au pied de la lettre.

  3. JM R.

    le 22 décembre 2016

    Question bête : à quoi ça sert d’en parler sur l’espace public qu’est le Net, plutôt que de donner son avis d’expert directement à ceux qui n’auraient rien compris à la com’ ?
    Un Troll… inutile.

  4. FM

    le 22 décembre 2016

    Bof, c’est toujours très orienté ce genre de référence. Il existe des centaines d’auteurs de management, on peut considérer qu’une très infime minorité parle en ces termes. Donc ce n’est qu’une opinion, et elle est critiquable.
    C’est surtout votre amalgame « syndicat, guerre, management et politique » que je trouve particulièrement malsain : allez hop, on met tout le monde dans le même panier sans discernement.

  5. Lightman

    le 22 décembre 2016

    @JMR> C’est en tous cas suffisamment utile pour que vous jugiez nécessaire de prendre le temps de venir poster ce commentaire, que vous me permettrez à mon tour de trouver tout à fait dispensable 🙂
    @FM> Libre à vous de considérer, d’amalgamer et d’interprêter à votre guise.

  6. JM R.

    le 23 décembre 2016

    Ok,
    un peu déçu par une réponse que j’espérais plus argumentée et répondant à la question « pourquoi ne pas s’adresser directement aux intéressés ? » ; « à quoi bon cet article public » ; etc.
    Enfin… J’espérais mieux qu’une réponse qui ne consiste qu’à renvoyer son interlocuteur dans les cordes sur le ton « C’est toi qui l’a dit c’est toi qui l’est » ; « Pis, tu t’es vu d’abord… », etc. C’est un peu léger. Dommage.
    Au revoir.

  7. Cantalaniac

    le 23 décembre 2016

    A 200% d’accord avec ton analyse Lightman !
    mais au fond ont ils envie qu’il se passe quelque chose dans ce département ?
    et le misérabilisme n’est il pas un très bon filon de communication politique dans le Cantal ?
    Cette com est peut être au final très bonne pour l’objectif qui est le leur…
    Mais juste parce que j’ai la pêche et que j’aime le Cantal qui a envie : https://www.youtube.com/watch?v=tBBwUZJMVww
    bonnes Fêtes lightman !!!!!

  8. Lightman

    le 24 décembre 2016

    Merci pour la vidéo, je ne l’avais pas vue.
    Bonnes fêtes à toi aussi, on finira bien par se croiser IRL !

  9. Bruno Luquat

    le 24 décembre 2016

    Peut être faut il relativiser l’impact de ce genre de publications institutionnelles. Qui les lit? Elles sont certes une aubaine pour les boîtes de com et imprimeries, et dans ce cadre contribuent sûrement à conforter l’économie locale. Mais pour ce qui est de la valeur des messages, c’est complètement dépassé. A titre personnel, avec une adresse dans le Cantal et conseiller municipal d’une commune du département, je n’ai jamais reçu cette publication, et je ne m’en porte pas plus mal, estimant que cela concourt au gaspillage de l’argent public.
    Que les deux pages présentées soient médiocres et maladroites, c’est certain, et cela sent l’officine autocentrée sur le département. Ce n’est pas la baisse des dotations de l’état qui est un sujet d’apitoiement , c’est l’abondance passée qui était anormale.
    Bon Noël

  10. Lightman

    le 26 décembre 2016

    Oui, il faut certes relativiser. En même temps, en termes d’impact, une couv’ de Cantal Avenir est vue par une grande majorité de cantaliens puisque le magazine est reçu dans tous les foyers (si vous ne le recevez pas, vous êtes une exception).
    Même ceux qui ne lisent pas le magazine et le jettent à la poubelle sitôt après l’avoir reçu, ont souvent vu la couv’ ! A ce titre, c’est beaucoup plus impactant qu’une « Une » de La Montagne, le media local le plus puissant ici.
    Après, que l’info soit véhiculée par un trimestriel papier est un peu obsolète, c’est sûr (on pourrait imaginer un fil Twitter, une page Facebook et un blog). Mais en même temps, une diffusion online n’aurait probablement pas le même taux de pénétration. Ce genre de publication a une utilité politique du point de vue des élus, c’est la raison pour laquelle l’immense majorité des collectivités en ont un. Pour ce qui me concerne, je préférerais que l’info reste le métier des journalistes et que les politiques se concentrent sur les vrais enjeux plutôt que sur les outils au service de leur réélection (Et ceci, tous bords et toutes collectivités confondues).

  11. Forest

    le 3 janvier 2017

    Contribution au « débat » :
    Avant tout, il faut mettre en parallèle cette communication « ratée » avec deux autres éléments :
    1- la communication principale du CD -> Marque Rouge, quand on parle du Cantal tout le monde y gagne est quant à elle
    2- Disparitions annoncées des départements (sauf les ruraux) au profit des métropoles dans les territoires urbains.
    On peut constater que l’élément 2 fait relativiser l’élément 1 à savoir la communication simpliste et trop optimiste du CD car, non, parler du Cantal ne suffit pas à le faire gagner, bien au contraire.
    Une fois ceci-dit, la marque rouge a été (et est tjrs)un excellent médium pour revendiquer son appartenance au territoire. Or, même si cette marque rouge est un peu moins portée qu’à une époque (main mise politique à peine masquée), beaucoup de Cantaliens sont encore fiers de l’arborer sans arrière-pensée. De quoi sommes-nous si fiers ? D’habiter le trou du c…l du monde ? D’être loin de tout ? d’avoir tout juste l’eau chaude et l’électricité (petite taquinerie qu’a assumé avec plaisir tout cantalien parti étudier dans les métropoles). Tout ça à la fois ?
    Finalement, dans un monde qui devient de plus en plus fou voir part en cou…les, cette particularité, cette fierté peuvent devenir de vrais atouts.Une belle histoire devrait être écrite en ce sens (storytelling = gros mot ?).
    Pour la communication qui déclenche les foudres de notre hôte Sébastien, de mon côté je préfère celle-ci qu’un excès d’optimisme ou de bêtise, cela me parait plus en phase avec les réalités. Oui, les départements sont bels et bien touchés et personne ne peut s’en réjouir dans le Cantal où l’emploi et les projets de développements manquent. Au-delà des contraintes financières qui se durcissent, c’est bien la mise en place d’une France à 2 vitesses qui se profile avec la disparition d’une partie des départements (métropoles d’un côté et départements ruraux de l’autre). On peut espérer qu’une attention toute particulière sera portée aux territoires ruraux dans ce futur cadre, l’espoir fait vivre.
    On peut aussi se dire qu’avec l’amour que portent ses habitants au volcan cantalien, les solutions ne sont peut-être pas bien loin voir, sous nos yeux.
    Pousser encore plus loin notre différenciation, mieux être identifiés comme étant différents et attirer pour cela des populations ciblées plutôt que chercher à coller à un développement urbain qui nous ignore.
    E-Santé, vie privée / Big Data, Revenu Minimum, production et alimentation locales … sur de nombreux sujets, le Cantal pourrait servir de territoire test pour la région comme pour la France. De notre façon de consommer à notre usage du numérique, tout pourrait être ré-inventer et se faire à la sauce Cantal. De là à dire que nous pourrions nous couper du reste de la France, il n’y a qu’un pas que je me garderai bien de franchir cependant ! 😉 .
    C’est en tous les cas ce type d’axe qui serait, selon moi, les bases d’une communication territoriale courageuse, volontaire. Un truc du genre « c’est dur, ça va être encore plus dur MAIS ensemble, en prenant la tangente on peut s’en sortir par le haut ». Un truc finalement assez intermédiaire entre l’optimisme béat de la marque rouge et le pessimisme anxiogène de cette dernière communication.

  12. Lightman

    le 3 janvier 2017

    Merci pour cette vision très intéressante. Je suis effectivement moi aussi pour une voie médiane entre optimisme béat et pessimisme forcené.
    Oui, il y a un attachement au territoire de la part de la population, il est très fort et il peut, il doit même, servir de levier de développement économique ! J’avais eu l’occasion de vérifier l’effet de cet attachement avec le Monopoly Cantal, je me sers de ce levier également avec Cantal Business Angels, qui n’aurait eu aucune chance de fonctionner dans d’autres territoires.
    Les autocollants rouge sur les voitures sont gentillets mais ne servent à peu près à rien d’autres qu’à entretenir un sentiment d’appartenance qui existait déjà bien avant et continuera d’exister bien après.
    La com doit avoir un objectif précis qui ne peut pas être de faire de la com, ni de se faire plaisir. Quand la com ne sert pas d’objectif, il vaut mieux ne pas communiquer du tout. C’était un expert APM qui nous avait enseigné ça il y a quelques années (ancien dirigeant dans le top management de L’Oreal) : je le crois volontiers.