Des lacs aux aqueducs

Le 24 juillet 2020

Le monde est divisé en deux : les territoires avec des aqueducs, et ceux qui en sont dépourvus, autrement dit les pays secs et les pays de pluie ; les zones où l’eau est une richesse, et celles où elle est simplement une commodité quelconque.
Je suis passé d’un monde à l’autre, d’un pays mouillé à un pays de sécheresse. En Auvergne, je ne me souviens pas qu’on m’ait parlé d’adduction d’eau comme d’une affaire d’importance. Si l’on cherche bien, on pourra m’opposer les ruines de tel ou tel aqueduc romain. Mais ce sont des exceptions. Rien d’étonnant à cela, il suffit de se mettre dans la tête de nos ancêtres : pourquoi s’installer sur des zones arides quand il y a tellement de lieux où l’eau coule en abondance ? Au contraire, on a souvent cherché à assécher les zones humides pour les transformer en terres cultivables ou plus récemment en prairies pour les bêtes. Le pays vert, où la pluie est abondante, est le château d’eau de la France.

Je viens d’arriver dans un pays sec, comme la grande partie du pourtour méditerranéen, et j’ai été d’abord surpris de découvrir les vestiges d’un aqueduc tout près de la maison, celui du Canal du Verdon. Construit en 1876, il a été immortalisé par Paul Cézanne. Mais c’est presque un pléonasme tant le peintre aixois a semble-t-il immortalisé tout ce qui était à peindre dans les environs. Ca m’a rappelé le livre de Jean-Paul Delfino sur Emile Zola, dans lequel on apprend que le père de l’auteur de Germinal avait lui même travaillé sur l’adduction d’eau pour Aix-en-Provence. Aujourd’hui encore Aix est fournie en eau sanitaire, mais aussi en eau du Canal de Provence plus communément utilisé pour l’arrosage ou les piscines. Plus qu’un simple canal, c’est un véritable ensemble d’ouvrages hydrauliques qui permet d’irriguer quelques 70.000 hectares et de distribuer de l’eau à plus de deux millions d’habitants.

Aqueduc du Canal du Verdon, par Paul Cézanne (1882-83)

Nous avions réalisé il y a quelques années une série de sorties pour visiter les cascades du Cantal incluant Les Veyrines, Faillitoux, le Sailhant, la Roucolle, les Vergnes, le Cheylat, le Trou de la Conche, etc…
Nous allons peut-être démarrer une série de visites d’aqueducs. J’aimerais bien retourner au Pont du Gard que je n’ai pas vu depuis mon enfance, et admirer l’aqueduc de Roquefavour qui achemine l’eau de la Durance vers Marseille et qui est deux fois plus haut que son célèbre homologue nîmois…

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