Démographie cantalienne : par où commencer ?

Le 9 novembre 2016

Je viens de  voir une vidéo des Forges de Laguiole, belle entreprise fabricant les célèbres couteaux de Laguiole dans le village éponyme de l'Aubrac. Certains des commentaires sous cette vidéo, republiée récemment sur Facebook, font état de la réussite de Laguiole en matière économique et démographique. C'est, il est vrai, un bel exemple. Pas forcément si exceptionnel que cela, puisque le village ne fait que conserver ses habitants. Mais quand même, à l'heure où les villages éloignés des villes perdent peu à peu leurs forces vives, le simple fait de conserver une démographie stable est une vraie victoire.

Si on compare en effet à d'autres villages éloignés, la différence est flagrante. Par rapport à Allanche, par exemple, lieu de la célèbre fête de l'estive, terre historique de marchands de toiles, qui était une cité très prospère jusqu'au début du XXème siècle, avec notamment ses foires réputées. Hélas, l'absence d'entreprises industrielles a fait qu'Allanche a subi de plein fouet l'exode rural avec une population divisée par deux au cours du dernier demi-siècle. Alors on va me dire qu'il est injuste de comparer Laguiole, qui dispose d'un nom et d'un potentiel touristique important, avec Allanche qui peut paraître plus secondaire (encore que).
Prenons alors le cas de Salers, village plus petit mais dont la notoriété et le potentiel touristique sont importants également. Force est de constater que le village a perdu un tiers de sa population en cinquante ans.

Quelles sont les conditions qui ont permis à Laguiole de se maintenir là où la plupart des autres villages ruraux ont échoué ? Certaines de ses conditions sont-elles reproductibles ? Peut-on s'inspirer de ce qui a fonctionné là-bas ?
Si on veut vraiment s'attaquer au problème de la démographie dans le Cantal, on ne peut pas faire l'économie d'étudier en détails ce qui a marché ailleurs pour l'implanter chez nous. Comme un entrepreneur qui étudie ses concurrents les plus performants.

Commentaires

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  1. Jérôme Daspic

    le 9 novembre 2016

    Je viens de lire ton article très intéressant, en effet étant de passage à allanche il y a un mois, j’ai malheureusement cru entrer dans une ville fantôme. Quel choc par rapport aux souvenirs de mon enfance de cette ville.
    Jérôme

  2. forest

    le 10 novembre 2016

    Une des explications est clairement l’emploi et le besoin d’une ou plusieurs locomotives. Visiblement les forges de Laguiole en sont une.
    Sur le Cantal, les villages sélectionnés se vident faute de locomotive mais là où il y en a, la désertification est plus où moins enrayée aussi (je pense à Ydes avec Lapeyre et Sacatec entre autre, l’évolution démographique y est largement moins catastrophique qu’à Allanche pour des populations similaires il y a 50 ans).

  3. Lightman

    le 10 novembre 2016

    Forest> Oui, on est d’accord, mais à Laguiole il y a 40 ans il n’y avait guère de locomotive à ma connaissance. La Forge de Laguiole, c’est récent : 1987.
    Qu’est-ce qui explique que certains villages arrivent à saisir les opportunités et pas les autres ? Quelles entreprises de taille significative ont été créées dans des villages cantaliens ces dernières années ? Peut-on me citer un seul exemple comme la Forge de Laguiole (>50 salariés) dans un village du Cantal ?