Cantal : un outil pour l'emploi et la démographie

Le 16 novembre 2016

Ce matin, j'ai lu avec attention un dossier de La Montagne sur l'emploi dans le Cantal, avec notamment une statistique préoccupante : un tiers des actifs du bassin d'Aurillac partiront à la retraite d'ici 2020. C'est un véritable challenge qui attend le territoire pour renouveler ces postes bientôt vacants.

Depuis quelques semaines, j'ai testé une idée auprès de quelques chefs d'entreprises cantaliens. De ces idées à la con que j'ai souvent et dont certaines se révèlent parfois pas si débiles.

Le constat est évident : faire venir des actifs dans le Cantal, c'est bien souvent compliqué. On le sait, et ça ne changera pas demain. Par contre, faire revenir des cantalous expatriés, ça c'est déjà beaucoup moins compliqué. Et ça tombe bien, car des cantalous expatriés, il y en a plein ! Puisqu'on a coutume d'exporter une grande partie de nos jeunes qui partent faire leurs études ou chercher un emploi. Parmi  toute cette population de cantalous expatriés, certains aimeraient bien revenir mais ne passent pas à l'acte faute d'opportunité.
L'idée est de constituer un fichier de nos jeunes cantalous expatriés : on les ferait entrer dans une base de données lorsqu'ils quitteraient le lycée ou l'université d'Aurillac. Ensuite, il faudrait bien évidemment tenir ce fichier à jour en contactant annuellement chaque individu par email afin qu'on sache s'il suit des études de droit, s'il vient de se faire embaucher, ou bien s'il est en stage chez un constructeur automobile… Une fois qu'on a ce fichier, on peut l'exploiter comme ferait un commercial en entreprise qui a un fichier de prospects.

Un emploi à pourvoir chez Qualiac ? On fait un emailing à tous les étudiants en informatique ou aux informaticiens en poste.
Lhéritier cherche des chauffeurs routiers ? Pourquoi ne pas contacter des candidats potentiels en utilisant cette base de données de cantalous ?
On pourrait même imaginer de déceler des créateurs d'entreprises qui souhaiteraient s'implanter sur leurs terres d'enfance et ainsi remplir facilement plusieurs journées d'accueil d'actifs au lieu de la seule actuellement prévue chaque année.

On ne peut pas résoudre le problème de la démographie et de l'emploi avec de la sensibilisation ou des comités de pilotage. Il faut des outils concrets, et mesurer périodiquement les actions mises en place.

Alors qui doit s'en charger ? Pôle Emploi ? Une société d'interim ? La mairie ? La CABA ? Si personne ne veut s'en charger, il y a peut-être un business à monter tant le besoin est grand et les entreprises prêtes à payer pour recruter du personnel qualifié, travailleur et fidèle.

Finalement, dans ce dossier de La Montagne, c'est la dirigeante de l'entreprise Soulier qui a eu le mot juste me rappelant mon idée à la noix : "Il faut informer les jeunes qui quittent le Cantal pour leurs études. S’ils ne le savent pas, ils ne reviennent pas. Il y a un travail à faire de ce côté­-là."

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  1. HF

    le 16 novembre 2016

    Ceci est une excellente idée !
    Revenue depuis peu dans le département qui m’a vu grandir, il n’est pas toujours facile quand on est en poste dans une autre région de France d’avoir toujours l’oeil sur notre département et les opportunités qu’il pourrait y avoir.
    Par contre, quand on a construit sa vie ailleurs on cherche à revenir en couple et, là, cela devient bien plus compliqué de trouver deux postes simultanément….

  2. Lightman

    le 16 novembre 2016

    Oui c’est plus difficile à deux, c’est certain. On peut d’un autre côté considérer que si le chef d’entreprise veut vraiment recruter le premier, il va essayer de s’impliquer pour faciliter le recrutement du second.
    En tous cas, pour le couple candidat au retour, il faut effectivement être conscient de cette difficulté et l’anticiper.

  3. jdo

    le 16 novembre 2016

    Je me souviens que l’IUT à Clermont entretenait ce genre de fichiers, mais essentiellement à des fins statistiques. si je me souviens bien, il y avait pas mal de restrictions pour contacter les étudiants. Je ne sais pas si ça se fait ailleurs, sans doute..
    mais l’idée est aussi simple que bonne. modulo les soucis d’autorisation d’exploitation des bases de données, ça semble être du simple bon sens. ya pas vraiment la matière à faire une « startup » (je mets de plus en plus de guillemets en employant ce mot..) autour de ça, mais en revanche ça pourrait tout à fait être un outil parmi d’autres déployés autour d’actions d’animation du territoire (et ça me refait penser à la petite présentation que je t’avais fait ya qq mois sur la notion de « projets-boite à outils »)

  4. Christophe Desomer

    le 26 novembre 2016

    Une excellente idée. Je pencherai pour les chambres consulaires pour gérer ce genre de fichier (CCI, chambre des artisans). Ce serait le relais idéal entre les entrepreneurs et les expatriés. Mais peut-être me trompe-je ?

  5. AEA

    le 15 février 2017

    Très bonne idée! Expatrié depuis la fin de ma scolarité (à peu près 15 ans) j’envisage de revenir dans notre cher département avec mon épouse (elle aussi originaire d’ici) et mon fils. La barrière de l’emploi est cependant bien trop forte.
    En tout cas, je profite de ce post pour vous remercier pour tous ces articles avec leurs éclairages et lueurs d’espoir que vous parvenez à nous donner à nous les expatriés. Continuez de vous battre pour notre département. En espérant pouvoir revenir un jour et pourquoi pas me joindre à vous dans ce combat !