Déménager zen

Le 12 juillet 2020

En remplissant l’enquête de satisfaction – ce que je ne fais jamais habituellement – demandée par l’entreprise de déménagement, je me suis dit que cocher une succession de cases « bon-moyen-mauvais » était extraordinairement restrictif, et que je devais pouvoir réagir de manière plus consistante.

Avant la date du déménagement, tout le monde nous demandait si nous allions faire appel à des déménageurs. A la réponse « Visy », une étonnante unanimité émergeait des cercles de discussion : « Ah oui, vous avez bien fait, il paraît qu’ils sont très pro » ou encore « Très bon choix, ce sont les meilleurs ». Et même parmi ceux qui n’avaient pas eu directement affaire à cette entreprise, l’acquiescement état de mise : « Nous, on avait fait intervenir les Déménageurs Bretons, ça a été une catastrophe, ils nous ont cassé plein de trucs. Par contre, chez Visy, on dit qu’ils sont très soigneux ».
Ma propre expérience également, il y a 10 ans, m’incitait à penser que l’excellente réputation de Visy n’était pas seulement due à un chauvinisme naturel des aurillacois à l’égard d’une entreprise locale, mais à la vraie valeur de cette société et des hommes et femmes qui l’animent.

Les préparatifs, c’est à dire la mise en cartons de notre vie matérielle, confirmèrent cette bonne impression, par des échanges très cordiaux avec les jeunes femmes avenantes de l’accueil Visy, que nous avons sollicitées un nombre incalculable de fois pour récupérer des stocks de cartons ou bien leur demander conseil pour emballer tel ou tel objet.
Et puis, le grand jour est arrivé.

Lundi matin 07h30, l’équipe de Visy arrive, trois hommes dont un vrai costaud. Mais il ne faut pas se fier aux apparences, on m’a toujours dit que certains petits secs mais nerveux valaient mieux qu’un balèze. Ils sont à bord d’un simple camion, ce qui de toute évidence ne permettra pas de contenir la totalité des 80 mètres cubes estimés. Heureusement, l’après-midi même, une remorque complétera le chargement. Eh oui, on entasse, et les mètres cubes s’accumulent. Il faudrait que je relise et surtout fasse lire Pierre Rabhi sur la frugalité. Si mes souvenirs sont bons, le paysan-philosophe ardéchois a même vécu près d’une décennie sans électricité, c’était un peu extrême quand même…
Je réalise que le camion est de taille imposante lorsqu’il ne peut franchir le portail de la propriété, ce qui obligera les déménageurs à parcourir une cinquantaine de mètres de la maison jusqu’au camion. Pour porter des cartons de linge de Myriam, ça ne fera guère de différence, mais Myriam n’a pas que du linge, elle a aussi un piano !

La journée se passe sous un beau soleil, dans la bonne humeur. Les déménageurs sont très efficaces, les pauses sont limitées malgré la chaleur. L’équipe s’entend bien et plaisante à l’occasion. On sent que chaque déménagement est vu comme une sorte de challenge, avec en ligne de mire le respect des délais et, pourquoi pas, quand les circonstances le permettent, de prendre un peu d’avance. En milieu d’après-midi, un événement m’a surpris : un quatrième déménageur est venu renforcer l’équipe. Il s’agissait d’un autre costaud de chez Visy qui venait de terminer un autre déménagement et qui était venu prêter main forte à ses collègues. Un bel exemple de solidarité. Je ne sais pas si vous vous imaginez terminant la journée, harassé après avoir porté de lourdes charges sous un soleil de plomb. Et là, plutôt que de rentrer chez vous prendre une douche et vous reposer, vous repartez pour aider les collègues à finir leur travail. C’est une action assez remarquable, et ça démontre un bel état d’esprit qui force l’admiration.

Conséquence de cela, le soir-même, le contenu de la maison était entièrement chargé. Ce qui permettra au camion de prendre la route le lendemain dès l’aube, et de débuter le déchargement à Aix en début d’après-midi, avec une demi-journée d’avance ! S’écoula ensuite une journée de déchargement et d’impressionnants remontages de meubles – visiblement ces gens n’ont pas besoin de lire les notices de montage.
Mercredi peu après midi, c’en était terminé. Sans rien casser, sans rien accrocher dans les escaliers. Un intérimaire aixois avait au passage remplacé l’un des trois aurillacois resté au pays, très pro également, même si celui-ci semblait avoir beaucoup plus de mal que ses homologues auvergnats à soulever les charges importantes. Je n’en tire à ce stade aucune conclusion sur la résistance ou la force des autochtones par rapport aux descendants de Vercingétorix, mais quand même…

Le camion Visy est ensuite reparti, non sans nous saluer d’un amical coup de klaxon qui a impressionné Jade. Il partait effectuer une translation inverse : déménager des provençaux désireux de vivre près de Gergovie. Ce jour-là, le solde migratoire entre la Provence et l’Auvergne a été nul, grâce à Visy. Visiblement, il y a en ce moment un certain nombre de mouvements de citadins, parisiens mais pas seulement, qui viennent s’installer en Auvergne. Peut-être une conséquence du confinement ? En tous cas une bonne nouvelle pour la courbe démographique du Cantal.

Vous le devinez, j’ai donné une excellente note dans mon évaluation, non seulement pour la rapidité, la dextérité, le professionnalisme des déménageurs, mais aussi leur bonne humeur, et la bonne ambiance qui régnait. Un grand bravo et merci au duo Romain-Jérôme, ainsi qu’au troisième larron aurillacois dont j’ai oublié le prénom mais que je sais originaire de Bédarieux (34), sans oublier le discret mais très sympathique intérimaire aixois. Une belle équipe, une belle boîte, à solliciter sans hésiter.

Commentaires

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  1. Matthieu Requenna-Cazanave

    le 12 juillet 2020

    J’ai fait appel aussi à des pros pour mes deux derniers déménagements (25 puis 60m3, on entasse !) et avec des gens biens c’est effectivement un confort sans commune mesure.

  2. lightman

    le 12 juillet 2020

    Oui, ça un coût certain, mais ça évite, pour notre part du moins, pas mal d’énervement et de stress.

  3. Bailleul Sandrine

    le 13 juillet 2020

    Bonjour, à vous 3, vous allez nous manquer, vous allez manquer au Cantaloux qui ont envie de faire bouger les choses dans le bon sens.
    Mais dans tout cela, tu as oublié de nous dire comment Pancho avait vécu ce déménagement, toujours aussi stressé?

  4. lightman

    le 14 juillet 2020

    Merci Sandrine ! Le lendemain de mon billet, Pancho a fait une fugue (vraiment). Quelqu’un nous a appelé près du cimetière d’Aurillac, il a été retrouvé divaguant sur la route, insensible aux coups de klaxon agacés des automobilistes (quand je dis qu’il est sourd)… Bref, j’imagine qu’il avait lu mon article, s’en était trouvé vexé et n’avait pas supporté de rester sous notre toit une minute de plus !

    Heureusement depuis qu’on est ici, on le surveille plus attentivement. Car le problème c’est que comme le chien est sourd, nos appels pour le faire revenir sont peu efficaces. 🙂