Les sauteurs à la perche

Le 30 septembre 2019

Le monde est fou. Rien que ces derniers jours, on a pu voir à l’ONU une adolescente hystérique et surmédiatisée qui, au motif de défendre la lutte – certes essentielle – contre le réchauffement climatique, tient des discours apocalyptiques en usant de postures rageuses que n’auraient pas reniées certains propagandistes de sinistre mémoire.
Pendant ce temps-là, à l’autre bout de la planète, sont organisés les championnats du monde d’athlétisme à Doha au Qatar par 40° à l’ombre et 80% de taux d’humidité, grâce à un gigantesque système de climatisation qui refroidit à 25° un stade à moitié vide et grand ouvert sur le ciel brûlant du Golfe Persique. Comme une grande claque dans la face de Greta.
Le monde est fou, oui. On ne peut que souhaiter retrouver rapidement quelques grammes de raison en remplacement des vociférations haineuses d’une ado instrumentalisée, un soupçon de raison qui aurait dû empêcher aussi cette décision stupide et écologiquement nocive de certains membres corrompus de l’IAAF.

Cela ne m’empêche pas d’adorer l’athlétisme, pour l’avoir pratiqué un peu, et pour l’avoir suivi beaucoup à la télé. J’ai, comme chacun, toujours en tête des moments d’émotion légendaires : le sacre de Carl Lewis aux JO de Los Angeles, le doublé de Marie-José Pérec à Atlanta, l’inattendu record du monde du relais 4x100m français (Morinière, Sangouma, Trouabal, Marie-Rose) lors des championnats d’Europe de Split, les records stratosphériques d’Usain Bolt et de Jonathan Edwards, ou encore le record de la perche chipé au tsar Bubka sur ses terres d’Ukraine par l’auvergnat Renaud Lavillenie.

J’ai regardé les concours de la perche ce week-end. L’imprévisible échec de Renaud Lavillenie à 5,70m, réconforté par ses adversaires Duplantis et Kendricks jamais avares d’un sourire complice.
Les incroyables péripéties de la suédoise Angelica Bengtsson, avec son visage d’ange, qui a d’abord dangereusement cassé sa perche, puis s’est reprise de façon spectaculaire en battant son record personnel à peine quelques minutes plus tard.
Le sacre de la russe Sidorova qui, alors qu’elle vient de remporter son duel pour le titre mondial, intériorise complètement sa victoire, avant que son adversaire américaine Sandi Morris, tout sourire et visiblement heureuse pour elle, la prenne chaleureusement dans ses bras pour la féliciter.
Qu’ils sont beaux ces perchistes qui, au-delà de leurs performances individuelles, éprouvent de l’affection les uns pour les autres, et se réjouissent des exploits de leurs adversaires ! Quelle belle image donnent-ils de l’athlétisme et du sport en général !
Voilà en tous cas qui redonne foi en l’humanité tant qu’il y a des gens bienveillants, heureux d’être ensemble, bien au-dessus des intérêts bassement financiers de notre monde, et des extrémistes drapés de vertus communicantes.

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