Le gremlin

Le 11 décembre 2020

J’ai un gremlin dans l’estomac. Un petit monstre qui a grossi, qui est devenu au fil du temps un peu encombrant, et qui me fait l’effet de montagnes russes dès que j’ingère un aliment qui ne lui plaît pas. J’ai progressivement arrêté chocolat, thé, épices, fruits et légumes crus, tout ce qui est acide, tout ce qui est très sucré (les cornes de gazelle pleines de sucre-glace : délicieuses mais infiniment douloureuses), l’alcool bien sûr mais aussi la limonade Lorina, le lait, les crèmes, tout ce qui est gras (adieu Uber Eats), les aliments ultra-transformés, etc… Le réveillon de noël s’annonce étrange cette année entre le covid et mon régime forcé. Je me vois déjà baissant la tête devant une assiette de pâtes relevées d’un filet d’huile d’olives, une rondelle de pain et une compote sans sucre. Bon, il y a pire, ne nous plaignons pas. En attendant d’en savoir plus sur l’identité de ce gremlin afin de l’anéantir, et comme ce désagrément pourrait bien être en rapport direct avec un niveau de stress inédit, j’ai décidé d’agir sur le mental.
Je suis enfin passé à l’acte après avoir depuis des années repoussé le projet de me mettre enfin sérieusement à la méditation. J’ai téléchargé Petit Bambou, la référence française en matière d’application de méditation sur smartphone. Et depuis quatre jours, je m’y tiens. Une méditation par jour, et ça fait un bien fou. Je vais certainement m’abonner à l’issue des séances d’essai.

Côté lecture, après avoir apprécié le dernier Goncourt, j’ai saisi tout autre chose en vertu du cinquième commandement des tables de la loi de Saint Daniel Pennac : « Le droit de lire n’importe quoi ». Figurez-vous que je bouquine en ce moment un ouvrage de Patrick Sébastien sur le bonheur, déniché sur Recylivre.com. J’étais tombé hasardeusement sur un reportage télévisé sur le bonhomme, lequel m’avait interpellé. C’était dans l’émission Sept à Huit pour ceux qui voudraient le retrouver. Et j’avais envie de creuser au-delà de la superficialité de l’humoriste-présentateur éternellement souriant. Je n’ai pas été déçu. Si le livre en lui-même n’est pas un monument de littérature, on se rend compte assez vite que l’auteur des Sardines a vécu beaucoup de relations humaines, a croisé les destins d’une multitude de célébrités ou d’inconnus, et traversé dans sa vie des sommets exaltants aussi bien que de terribles épreuves. Beaucoup plus que la plupart d’entre nous. Et ces échanges, ces leçons, ces épreuves, ainsi que l’éducation de sa maman ont forgé une philosophie de vie qui tient la route, pleine de bon sens et qui emprunte, peut-être sans le savoir, à beaucoup d’auteurs de livres sur le développement personnel. Ici, le saltimbanque fait preuve d’une sincérité remarquable et le sous-titre « un livre qui vous fait du bien » n’est pas galvaudé. Il ressort de cette lecture que Patrick Sébastien mérite mieux que son image d’animateur ringard que lui collent certains ; c’est un vrai gentil, mais la gentillesse joyeuse n’a pas la côte de nos jours, on lui préfère souvent l’ironie et la froideur. Pour s’en convaincre, il faudrait recenser le top 20 des humoristes actuels, ainsi que le top 20 des amuseurs des années 70-80, et voir avec quoi l’on fait rire aujourd’hui et ce qui nous faisait rire hier…

J’ai regardé la télé deux soirs d’affilée et deux soirs d’affilée je me suis régalé. Ca doit bien faire quelques années que ça n’était pas arrivé. Avant-hier, il y avait Lost in Transation, un de mes films préférés. Je me sens proche des deux personnages paumés, solitaires, décalés, joués par Bill Muray et Scarlett Johansson, tous deux incroyables dans ce long métrage de Sofia Coppola. Ce japon dépaysant me rappelle aussi mon périple au Tokyo Game Show quand je dirigeais jeuxvideo.com, l’année même de la sortie du film. Myriam n’a pas partagé mon enthousiame, peut-être la faute à la V.O.

L’unanimité est revenue hier soir avec Love Actually. Je renâclais à l’idée de visionner une comédie romantique avec Hugh Grant, persuadé de les avoir déjà toutes vues plusieurs fois. Ce n’était pas le cas, et c’était un oubli de taille. Le casting cinq étoiles (Colin Firth, Liam Neeson, Rowan Atkinson…) , des dialogues écrits avec talent, l’omniprésence de musiques qui soulignent un humour très british, sans oublier cette ville de Londres que je n’ai pas vue depuis si longtemps ; tout cela était parfait pour une soirée de l’avent, pour me faire oublier mon futur réveillon Panzani.

Commentaires

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  1. Catherine

    le 11 décembre 2020

    Bon réveillon Panzani. L’anecdote sur le livre de Patrick Sebastien m’a bien fait sourire.

  2. Françoise Pissavy

    le 12 décembre 2020

    pourquoi reveillon Panzani je suis sure qu avec un bon moment de detente au prealable les huitres et le foie gras seront un regal sans oublier la buche de Francou!!!!