Joyeuses Pâques !

Le 11 avril 2020

11 avril 2020, 26ème jour de confinement. A compter les jours d’enfermement, je me fais penser aux plus fameux prisonniers ou bagnards, ceux qu’on voit dans les livres ou dans les films compter les jours en gravant des tirets verticaux sur les murs de leur cellules. Je suis Papillon, celui incarné par Steve McQueen dans le film éponyme, sorti l’année de ma naissance – faudra que je voie la nouvelle adaptation de 2017. Ou plutôt je suis le Steve McQueen de La Grande Evasion, avec son gant de baseball, lançant avec la régularité d’un métronome sa balle blanche cousue de rouge contre le coin du cachot, dans un bruit de double rebond qui agace ses geôliers. J’avais un jeu vidéo qui s’appelait « The Great Escape » sur Amstrad CPC quand j’étais ado, adaptation quadricolore en « 3D isométrique » comme on disait à l’époque. Mais sans la musique mythique, sans les acteurs mythiques, sans les scènes mythiques c’est à dire sans balle de baseball, sans creusement du tunnel et sans la scène de la moto… Pourtant, malgré cette version pixelisée défaillante, j’ai encore le visuel du jeu en tête quand je prononce le nom. Etranges ressorts de la mémoire.

The Great Escape sur Amstrad CPC (1986)

Aujourd’hui, il fait franchement beau et presque chaud. Une belle journée de printemps, sans doute la plus chaude depuis le début de l’année. Un temps idéal pour un week-end qu’on avait prévu depuis le mois de février et qui aurait dû réunir toute la famille autour d’une fête d’anniversaire pour Papi, franchement diplômé de sa septième décennie. On avait loué un grand gîte près de Bozouls, dans l’Aveyron, on devait passer la journée au parc animalier de Gages. Et puis, on a dû tout annuler à cause du virus.
Sans cela, avec un temps aussi printanier, tout en restant dans le Cantal, on aurait pu aussi aller se balader dans la montagne. Peut-être vers Le Lioran, ou bien le Puy Mary dont la route d’accès a ouvert précocement cette année à cause du manque de neige. Ou alors vers le Col de Cabre comme on l’avait fait l’an dernier, en s’arrêtant pour goûter d’une part de tarte aux myrtilles chez la Guiguitte à Mandailles… Tout cela m’apparaît comme un luxe incroyable aujourd’hui.

Heureusement, tout n’est pas perdu, on a mis dans le panier du dernier drive Leclerc quelques chocolats industriels – on se rattrapera plus tard avec des productions locales – qu’on disposera dans le jardin demain matin pour figurer le retour de Rome des cloches de Pâques. Le même jour, toutes les messes pascales se diront à huis clos, devant des nefs totalement désertes, avec parfois la présence d’une webcam pour assurer une retransmission internet, les prêtres célébrant l’office pour la première fois dans l’histoire de l’humanité en illustrant à la perfection l’expression « urbi et orbi » de la fameuse bénédiction papale.

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