Après Mainstream, son livre remarquable sur les médias, Frédéric Martel remet ça avec un sujet qui m'intéresse encore plus : le net. La thèse de l'auteur, c'est qu'au-delà d'une certaine uniformisation de façade induite par le net, les contenus sont surtout territorialisés, ils sont différents d'un pays à l'autre. Il prend donc à rebrousse-poil la théorie largement admise selon laquelle internet serait de plus en plus uniformisé, et dicté par les GAFA (Google, Apple, Amazon, Facebook).
S'appuyant sur de très nombreux exemples dans le monde (il a mené son enquête dans une cinquantaine de pays), il égrène des arguments que j'ai trouvé fort convaincants.

Un livre solide, agréable à lire et extrêmement riche, et pour tout dire indispensable pour qui s'intéresse au sujet. J'ai appris des tas de choses sur les internets au Kenya, en Russie, en Amérique latine, dans les pays du Golfe… 

Seul reproche à mes yeux, le secteur du jeu vidéo, qui était passé sous silence dans Mainstream, est encore ici traité de manière assez superficielle. Alors que de mon point de vue, c'est une partie importante du net, non seulement parce qu'il représente une grande partie des usages, mais aussi parce que c'est un des secteurs les plus innovants du net.

Pour rester dans le jeu vidéo, je vous laisse sur une citation qui m'a fait réfléchir : "A l'âge numérique, les produits culturels ne sont pas les seuls à disparaître : les journalistes et les critiques spécialisées aussi." (p.266)

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