C'est marrant comme les lectures se téléscopent parfois. Alors que je lisais une seconde bio de François Pinault, self-made man français, milliardaire, collectionneur d'art contemporain… On m'a prêté un bouquin de Frédéric Lenoir, auteur dont j'avais eu l'occasion de parler ici, qui raconte la vie et le sens de l'engagement du pape argentin François (ex cardinal Jorge Bergoglio).

Le premier est un incroyable accumulateur de richesses, brutal homme d'affaires, flirtant avec les limites de la loi. Un capitaliste pur et dur à l'américaine, qui a laissé un souvenir amer (jusque dans le Cantal) notamment dans la filière bois qui a permis son ascension dans les années 60-70.
Le second a consacré une partie de sa vie aux déhérités des bidonvilles de Buenos Aires. Dès son élection au Vatican, il choisit le prénom de François en mémoire de Saint François d'Assise, le saint qui a renoncé à sa fortune pour épouser "dame pauvreté".

Le contraste est saisissant. Ces deux François, nés tous deux en 1936, sont fascinants et diamétralement opposés. Ils se ressemblent pourtant par leur détermination sans faille, mais s'opposent sur la finalité : matérielle pour Pinault, spirituelle pour Bergoglio.

Si aucun de ces livres n'est une bio parfaite, celui sur le pape François est certainement le plus enthousiasmant, tant le profil du "padre Jorge" a quelque chose de révolutionnaire comparativement à ses prédécesseurs. 
Le destin de Pinault n'en reste pas moins fascinant, mais ces deux bios sont trop partielles : la première est trop hagiographique et s'arrête à l'enfance, tandis que l'autre plus objective s'arrête malheureusement en 1999 et occulte, de ce fait, le collectionneur d'art.

François, le printemps de l'Evangile (mars 2014)
François Pinault milliardaire : les secrets d'une incroyable fortune (1999)
François Pinault, une enfance bretonne (2003)