Pieuse lecture pour la semaine sainte

Le 1 avril 2013

Je viens de terminer Genèse d’une pensée, de Pierre Teilhard de Chardin. Il s’agit d’un livre regroupant la correspondance entre ce célèbre père jésuite, scientifique, philosophe, théologien, et sa cousine écrivain Marguerite Teillard-Chambon. J’ai lu avec intérêt cette succession de lettres écrites entre 1914 et 1919, alors que le père Teilhard de Chardin était prêtre-soldat sur les champs de bataille de la première guerre mondiale.

J’avais déjà eu l’occasion de lire quelques lettres de poilus ordinaires. Par exemple, celles d’un ancêtre, soldat d’infanterie promu officier et décoré de la légion d’honneur – un héros familial. Mais les lettres du père Teilhard sont singulières. D’abord parce qu’elles comportent assez peu de détails sur la vie quotidienne. En cela, elle sont un bien maigre témoignage historique ou sociologique. En revanche, l’auteur,  après avoir brièvement donné de ses nouvelles pour rassurer sa cousine, s’attarde sur une exploration de sa foi chrétienne et d’une pensée philosophique associée. Alors que cet aumônier vit des situations terribles, voyant mourir des centaines de soldats auxquels il donne probablement l’extrême onction à tour de bras, il en fait totalement abstraction dans ses lettres. A aucun moment il ne se plaint de son sort. Au contraire, il y trouve des avantages, et y voit l’occasion de renforcer sa foi. C’est tout à fait surprenant à lire, et je dois dire que certaines de ces lettres sont vraiment magnifiques…

Moi qui pensais lire ce livre en diagonale, j’ai été marqué par ce que j’y ai trouvé. Et même si je suis loin d’avoir compris toute la portée philosophique et religieuse des propos du père jésuite, j’ai aimé lire ces lettres vieilles de près d’un siècle, écrites dans les conditions apocalyptiques de la grande guerre.

Vous vous demandez peut-être pourquoi j’ai lu cet ouvrage méconnu ? C’est pour des raisons généalogiques ! En effet, Marguerite Teillard-Chambon, la cousine de Pierre Teilhard de Chardin, est issue d’une grande famille auvergnate qui a ses origines dans le canton de Murat, dont sont aussi originaires une partie de mes ancêtres. Mieux, elle avait une maison familiale au lieu-dit du Chambon, sur la commune de Laveissière. Et si elle résidait ordinairement à Paris, elle passait tous ses étés dans la maison du Chambon, laquelle jouxtait la ferme du Chambon dont mon arrière-arrière-grand-père paternel était le fermier à cette époque ! J’ai donc voulu lire ce livre en espérant y trouver quelques allusions au Chambon. J’en ai trouvé d’ailleurs quelques-unes, mais celles-ci étaient relativement imprécises étant donné que les lettres du père Teilhard font la part belle à la « vie intérieure » au détriment des détails de la « vie extérieure »…

Une bonne expérience toutefois que cette lecture, que je n’ose pas vous conseiller, car c’est quand même assez spécial. D’autant qu’il y a probablement beaucoup d’autres choses à lire sur Teilhard de Chardin avant d’en arriver à ce livre. Ce que je n’ai pas fait, il faut bien l’avouer. 🙂

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