Me mettre au yoga ?

Le 21 septembre 2020

En cette rentrée littéraire, j’ai eu plutôt de la chance dans mes choix de lecture. J’ai d’abord apprécié le remarquable roman Filles de Camille Laurens, qui est une autofiction féministe très en phase avec la tendance actuelle, et qui a réussi à toucher en moi à certaines certitudes masculines.

Après, j’ai lu quelques-uns des contes ruraux de Debout : au bord du temps, un recueil de nouvelles publié par Jean-Claude Sordelli. C’est un brillant auteur régional, qualifié même de « meilleur écrivain cantalien » dans la dernière lettre de Cantal Patrimoine, ce que je ne démentirai pas, tant le style de Sordelli est agréable et fin. Bien meilleur à mes yeux que celui de Marie-Hélène Lafont, la cantalienne encensée dans les media mais qui écrit comme une agrégée de grammaire, ce qu’elle est d’ailleurs. Devenir écrivain pour un agrégé de grammaire, ce doit être comme devenir artiste-peintre quand on a sur son CV un CAP de peintre en bâtiment.

Et puis, maintenant, je me régale avec Yoga, le dernier livre d’Emmanuel Carrère, sans doute appelé à devenir un best-seller comme d’autres oeuvres du même auteur. A l’instar de Camille Laurens, Carrère nous raconte sa vie, et c’est étrangement très prenant. C’est souvent drôle, pas très éloigné d’un Houellebecq dans un style limpide, dénué de toute métaphore, et des propos parfois teintés de fatalisme. Par contre, pas de passages pornographiques. Carrère, c’est donc Houellebecq qui serait rentré dans le rang. C’est sans doute réducteur de parler comme ça du Renaudot 2011, mais c’est comme ça que je le ressens. En tous cas, j’adore. Je crois qu’après cette première incursion chez ce nouvel auteur pour moi, je risque de me laisser tenter par une verticale comme on dit en oenologie, soit déguster de nombreux millésimes d’un même vin, ici les autres ouvrages du même écrivain. Et puis, peut-être vais-je aussi inscrire le yoga, la méditation, ou le tai-chi à mon agenda.