Idée de business n°6 : fusions/acquisitions cantaliennes

Le 28 novembre 2004

Banque_kuala_lumpurVoici une idée de business inspirée par ma note précédente intitulée "Cantal cherche repreneur d’entreprises", au cours de laquelle je signalais (mais d’autres l’ont fait avant moi) que le Cantal va bientôt se trouver devant un cas de pénurie de repreneurs d’entreprises, parce que de très nombreux dirigeants actuels, Papy boom aidant, vont tout d’un coup se trouver en âge de prendre leur retraite…
"Lavieestbelle" lecteur assidu de mon blog, faisait justement remarquer qu’il est difficile de savoir quelles sont les affaires à reprendre car les chefs d’entreprises ne le crient pas sur tous les toits… C’est effectivement un problème. A l’heure actuelle, j’ai l’impression que les institutionnels (ANPE, CCI, Chambre des Métiers) ne remplissent pas de façon optimale ce rôle de mise en relation entre cédants et repreneurs. Vous allez me dire qu’on ne peut pas tout attendre des institutionnels. C’est justement l’objet de cette note.

Devant le nombre d’entreprises à reprendre (parfois de belles affaires d’ailleurs), on pourrait très bien imaginer qu’un ex-cadre d’une banque d’affaire se pointe dans le Cantal et monte sa propre structure de fusion/acquisition dédiée aux entreprises cantaliennes. Son objectif serait :
– Prospecter les entreprises pour savoir quelles sont celles qui sont à céder
– Proposer ses services d’intermédiaire aux actionnaires des boîtes à céder
– Rechercher des repreneurs et conclure l’affaire avec le mieux disant, en empochant au passage une commission de 5% sur le montant de la cession.

On aurait tout à gagner à ce qu’une structure comme ça s’implante dans le Cantal :

1) Celle-ci aurait tout intérêt à avoir un maximum d’affaires dans son porte-feuille (ne serait-ce que parce que les entreprises sont de taille limitée, d’où l’importance de faire du volume pour gagner sa vie). Plus on aurait d’entreprises cédées par son intermédiaire, plus le Cantal aurait de chances de préserver ses emplois (puisqu’on a dit que l’absence de cession pouvait induire un arrêt de l’activité chez bon nombre d’entreprises).

2) Les chefs d’entreprises auraient tout intérêt à traiter avec cet intermédiaire, histoire de ne pas avoir à réaliser eux-mêmes les fastidieuses démarches pour trouver des acquéreurs potentiels, mais aussi et surtout histoire de maximiser leur prix de cession ! En effet, les intermédiaires aiment mettre en compétition les candidats-acquéreurs, et établir un système d’enchères entre eux pour faire grimper le prix. N’oublions pas que leur objectif est de maximiser le prix, puisqu’ils sont payés au pourcentage.

Voilà donc une idée de business "win win win" (cédant, intermédiaire, Cantal)… Encore faut-il convaincre l’ex-banquier d’affaire de venir dans le Cantal…
A ma connaissance, personne dans le Cantal ne fait ce job de mise en relation entre cédants et repreneurs… Les banques d’affaires et les intermédiaires parisiens ne sont pas intéressés par nos transmissions d’entreprises (tailles trop petites, trop éloignées géographiquement)… Par contre, est-ce que ce ne serait pas le boulot de nos banques de faire ce job, au fait ?
Il y a des spécialistes des fusions/acquisitions au Crédit Agricole et dans toutes les autres banques non ? Ne pourraient-ils pas venir faire un tour chez nous de temps en temps ? Après tout, toutes ces entreprises à céder sont leurs clients !! S’ils veulent les préserver, il va peut-être falloir qu’ils se bougent un peu de ce côté-là… Peut-être le font-ils d’ailleurs déjà ? Si vous avez des infos à ce sujet, je suis preneur…
En tout cas, dans ce domaine des cessions, je pense qu’il est possible de concilier business et intérêt du Cantal, donc pourquoi s’en priver ?

Pour ceux qui s’intéressent aux opérations de fusions/acquisitions, lisez cette superbe chronique de Bruno Couly qui cherche actuellement à reprendre une entreprise et qui fait vivre cette aventure aux lecteurs de son blog.

Photo de la Banque Publique de Kuala Lumpur en Malaisie (issue du site http://carnets.de.route.free.fr )

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Commentaires

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  1. riton

    le 29 novembre 2004

    pas de repreneur ni de vendeur à l’horizon!!!
    ce dossier déchaîne les foules!
    au fait lightman pour ce soir n’oublies pas ton cartable pour la rentrée.

  2. Lightman

    le 29 novembre 2004

    J’ai mis mon habit de lumière ce soir ! :-))
    Prochaine fois, je loue le costume que portait Poelvoorde dans Podium :
    http://www.allocine.fr/film/galerie_gen_cfilm=48266&filtre=&page=1.html

  3. LoToF®

    le 29 novembre 2004

    Pas mal l’article….en fait c vrai que ces régions où il fait pourtant bon vivre attirent peu.
    C’est la loi du nombre:
    Grandes villes = population importante = Clients potentiels plus nombreux….c’est un constat général qui ne se voudrait en aucun cas moralisateur.
    La creuse, le pays basque, Belfort…ces régions sont à peu près dans le même cas de figure.
    A méditer.

  4. Bruno

    le 30 novembre 2004

    Merci pour le lien et si jamais mon LBO ne fonctionne pas, peut-être que tu pourras me faire découvrir les attraits de la reprise dans le Cantal… Why not!

  5. Cali

    le 5 janvier 2005

    Cette note est peut-être un peu tardive mais pour avoir fait quelques stages dans les banques, je peux te dire que celles-ci sont particulièrement attentives à leur clients notamment ceux susceptibles de réaliser une transmission prochaine.
    Seulement, c’est une problématique difficile à aborder avec une dirigeant qui souvent a construit son entreprise seul et n’a pas encore envisagé sa reprise (L’image du patron immortel en quelque sorte). Je suis quasiment convaincue que c’est principalement par manque d’informations concernant les conséquences dramatiques d’une reprise imprévue que beaucoup d’entreprises risquent de disparaître.
    « La Banque verte » est selon mes informations « Le banquier du cantal » il me semble qu’elle aurait environ 60 % peut-être 70 % de part de marché. C’est beaucoup de clients et je ne suis pas sûr qu’elle soit en mesure de réaliser le diagnostic de tous ses clients !!! Et surtout de financer leurs reprises…

  6. Lightman

    le 5 janvier 2005

    Cali> Tout à fait d’accord sur le mythe du chef d’entreprise immortel : la plupart des chefs d’entreprises cantaliens n’ont pas de « culture de cession ».
    Concernant le financement des reprises, le point que tu soulignes est crucial. Je crains comme toi que la « banque verte » ne joue pas à 100% son rôle. Cette crainte, je l’ai surtout depuis que j’ai entendu dire que le centre décisionnel s’est déplacé sur Clermont suite à la fusion avec la caisse de Centre France…