D'humeur joyeuse

Le 15 février 2020

Le soleil est de retour ! Serait-ce la fin de la mousson cantalienne ? Il est trop tôt pour crier victoire, mais en attendant, ce ciel bleu est de nature à réveiller nos humeurs endormies par le tunnel de nuages que nous traversons depuis fin octobre.

Alors, ce matin en prenant la voiture, j’ai mis l’auto-radio à fond, et je suis tombé sur Umberto Tozzi. C’était exactement ce qu’il me fallait. Ca fait longtemps que les radios françaises ne le passent plus. Même Nostalgie, pourtant pas avare en vieux tubes ringards, semblait y avoir renoncé, considérant que c’était sans doute trop, même pour un public de fanatiques des early eighties. Non, le morceau sortait de ma clé USB personnelle, dont la playlist va de Sidney Bechet à Clara Luciani en passant par Guy Béart, Boney M, Dvorak, Stevie Wonder ou Scorpions… Si ça c’est pas de l’éclectisme !

Volume à 28, les vitres tremblaient, parce qu’il n’y a pas de raisons que seuls les d’jeuns aient le droit d’écouter la musique à fond en se rendant sourds avant l’âge. Halte au jeunisme !

Gloria (Glori-a)
Chiesa di campagna (Glori-a)
Acqua nel deserto (Glori-a)
Lascia aperto il cuore (Glori-a)
Scappa senza far rumore
Dal lavoro del tuo letto
Dai gradini di un altare
Ti aspetto Gloriiiiaaaaaaaaaaaa !

Tout en écoutant, je chantais en yahourt. Pas facile la langue de Dante. Je savais bien que j’aurais du prendre italien 2ème langue et pas espagnol. J’avais jamais pu pifrer les Gipsy Kings et Julio Iglesias de toutes façons, ça aurait dû me mettre sur la voie.

Toujours est-il que la musique, comme toujours, agit sur le comportement et le cerveau des gens. C’est prouvé par les neurosciences, si si ! Quand vous avez un doute sur un sujet, vous pouvez sortir cette phrase péremptoire, non seulement personne ne vous contredira, mais vous verrez dans l’oeil de certains un début de profonde admiration. Testé et approuvé, je vous dis.

Je me suis mis d’abord à taper de la main sur le volant, puis à bouger les épaules en rythme. En me regardant dans le rétro, j’ai vu la moustache touffue que j’avais laissé pousser pour Movember. Alors, j’ai dégrafé deux boutons de chemise, laissant entrevoir un torse exagérément poilu comme Magnum, j’ai sorti les Rayban, baissé la vitre, et j’ai ralenti. Je roulais au pas, le coude à la portière, dévisageant les piétonnes, et j’ai commencé à décocher mon sourire de vieux playboy des années 80 aux passantes qui déambulaient les chevilles à l’air et qui ignoraient que les Stan Smith qu’elles avaient aux pieds dataient de l’époque d’Umberto Tozzi. Lui n’en portait d’ailleurs sûrement pas, car les Stan Smith à cette époque, c’était la loose. Les filles voulaient toutes les Reebok de Rosanna Arquette, c’est en tous cas ce que prétend Vincent Delerm dans sa chanson Les filles de 1973. Je me rends compte qu’entre les chansons du fils et les livres du père, je suis quand même vachement influencé par la famille Delerm. Je vais peut-être entamer une cure de désintox.

C’est alors que j’ai entendu une voix de poissonnière endormie :
« Seb, lève-toi, il faut que tu emmènes Jade au caté ».

Alors je me suis levé, j’ai pris la voiture avec Jade. J’ai mis l’auto-radio à fond, et je suis tombé sur Umberto Tozzi. C’était exactement ce qu’il me fallait. Ca fait longtemps que les radios françaises ne le passent plus. Même Nostalgie […]

Cadeau !

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