Investir dans l'agri

Le 1 mai 2021

Un groupement forestier, c’est une structure qui exploite des bois et forêts, en plantant des arbustes, en entretenant le terrain afin que les arbres croissent harmonieusement, et puis quelques années plus tard en réalisant des coupes pour commercialiser le bois. Je n’avais pas encore eu connaissance de groupements forestiers qui intervenaient dans les forêts du Cantal, or un ami aurillacois vient de m’en faire découvrir un. Je réfléchis à y investir pour deux raisons essentielles. Parce que c’est un investissement vertueux, surtout quand comme ici, l’écologie et la sauvegarde de la biodiversité sont inscrits dans les objectifs du groupement dès son origine. La seconde raison, c’est d’investir en direct, sans intermédiaire, en rencontrant les parties prenantes, avec la certitude d’agir de façon utile et dans l’intérêt général. Ca se fait au prix d’une rentabilité moindre (~1%), mais au niveau où sont les taux actuels, ce n’est pas si mal…

Je réfléchis aussi à réorienter une partie de mes investissements actuels vers le secteur agricole. Je suis lassé des « OPCVM », des « produits structurés », des « sous-jacents » où l’on ne comprend pas grand chose, où l’on subit le marché sans vraiment réaliser pourquoi ça monte ou pourquoi ça baisse. Souvent contre toute logique. Le seul qui gagne à tous les coups dans ces produits financiers complexes, c’est le gérant, même lorsque le client essuie des pertes il touchera sa commission. J’avais déjà ce sentiment, d’où ma volonté d’investir en tant que business angel directement dans les entreprises. Je n’ai pas changé d’avis. Sauf que je veux désormais éviter les chasseurs de primes sortis d’écoles de commerce et dont le seul but est de faire le meilleur pitch pour obtenir un chèque, sans même forcément croire à leur idée de business. Force est de constater que dans le secteur agri, sans intermédiaire, on a des rapports beaucoup plus sincères, plus directs. La parole donnée, la poignée de main comptent plus que les papiers de l’avocat, ce n’est pas un cliché. Et les projets s’inscrivent dans une durée beaucoup plus longue que dans la plupart des autres secteurs d’activité. Il ne s’agit pas ici de faire la culbute en quelques mois, et ça correspond mieux à mon état d’esprit actuel. Moins risqueur, mais avec un besoin impérieux de sens. Bref pour être clair, je préfère aujourd’hui investir pour la transition bio d’un élevage de chèvres que dans la conception de jeux vidéo… Tout le monde évolue.

Je ne suis pas le seul. Fin janvier, Les Echos révélaient que Bill Gates était devenu le premier propriétaire terrien aux Etats-Unis. Etonnant, non ? Le gourou de la tech, le pionnier de l’informatique des années 70 qui investit dans la terre ! Et pas à moitié : le fondateur de Microsoft a fait l’acquisition de près de 100.000 hectares de terres agricoles. Pour en faire quoi ? Selon l’article, ce serait pour investir « dans des cultures agricoles résistantes aux effets du changement climatique et dans les substituts à la viande à base de végétaux ».

Plus près de nous, Xavier Niel, le fondateur de Free bifurque également. Après avoir créé l’école d’informatique 42, voilà qu’il prépare le lancement de Hectar (sans « e »), une école d’agriculture qui ouvrira en septembre avec 2000 élèves. La raison affichée : « D’ici à trois ans, 160.000 fermes, soit un tiers des fermes françaises, seront à reprendre ».

De belles et nobles raisons, mais on ne peut s’empêcher de penser que le secteur agricole, grâce à la prise de conscience écologique et aux avancées technologiques pourrait être celui qui recèle le plus d’opportunités pour les vingt prochaines années. Des futurologues ont dû travailler le sujet, le problème c’est que leurs prévisions sont souvent aussi fiables que celles des épidémiologistes, c’est dire. En tous cas, je me sens assez en affinités avec ce secteur…

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