J’ai lu deux livres ces dernières semaines. Le premier, pour me changer les idées (merci Vincent L. pour ce conseil de lecture), est un pavé de plus de 1000 pages. Les Piliers de la Terre est un roman historique qui se déroule dans l’Angleterre du XIIème siècle, l’époque des bâtisseurs de cathédrales. Ce livre est passionnant. J’y ai vu certains personnages qui sont de vrais entrepreneurs : une jeune héritière ruinée qui doit repartir de zéro et se révèle être une excellente femme d’affaires, et le prieur d’une abbaye qui met en oeuvre sans le savoir la méthode d’effectuation, en tirant profit de toutes les ressources à sa disposition pour bâtir une cathédrale. Une histoire qui ferait une bonne adaptation en série puisqu’elle en a tous les éléments : du suspense, la sauvagerie du Moyen-Age, une belle princesse, des chevaliers pas toujours preux, des moines pas toujours charitables, une éminence grise maléfique, des retournements de situation incroyables, et un peu d’amour et de sexe pour ponctuer le tout. Ca fait aussi penser, par moments, au Nom de la Rose, le roman d’Umberto Eco, ou plutôt à sa formidable adaptation cinématographique avec Sean Connery (j’avoue, je n’ai pas lu cet autre pavé).

Le second livre, c’est La Voie du Pirate, la biographie de Xavier Niel parue cet automne et qui raconte comment un hacker des années 80 est devenu milliardaire. Xavier Niel semble être un personnage très complexe : introverti, procédurier, dur en affaires, qui a réussi d’abord avec les messageries rose du minitel, puis en piratant l’annuaire de France Telecom, avant de flirter avec la ligne jaune dans les sex-shops… Aujourd’hui, on connaît le chef d’entreprise médiatique, affable, investisseur dans des centaines de startups dans le monde, qui a lancé la formidable école 42, et qui s’apprête à ouvrir en 2017 Station F, un incubateur pouvant accueillir 1.000 startups et qui sera le plus gros incubateur d’entreprises numériques au monde : 34.000 m² !
Autant, je ne me retrouve que très partiellement dans le Xavier Niel des débuts, autant j’ai une certaine admiration, comme beaucoup de gens de la tech, pour le Xavier Niel qu’on connaît depuis une dizaine d’années. Ce livre s’avère intéressant, quoique parfois superficiel. Il y a certes quelques révélations, mais on a moins l’impression d’être dans les coulisses de Free que de vivre les événements via une compilation d’articles de presse.